Alors qu'il effectue des recherches en Antarctique, un chercheur espagnol découvre une plante en train de pousser au milieu des neige. Renonçant à lutter contre le changement climatique, il décide d'abandonner la science et se rend chez sa mère, auprès de qui il compte bien habiter. Mais celle-ci refuse et lui demande de se rendre auprès de son frère, qui attend la venue des ours en Asturias, dans le Nord ouest de l'Espagne...
« ¿ Para que sirve un oso ? » ou en français « À quoi sert un ours ? » est une comédie espagnole qui ne sait pas trop sur quel pied danser, entre critique ratée des excès des politiques de protection ou film sur la défense de la nature. L'exploitation de l'idée de départ ne sort jamais de l'anecdotique, et sert juste de prétexte à faire revenir les deux frères, passionnés par la nature, vers le monde des humain, vers le contact avec les autres. Cela donne lieu à une comédie faiblarde, qui nous sert une image idyllique de l'ours et multiplie les gesticulations inutiles, comme lors de la scène où le frère se cache dans son refuge avec son assistant au début, pour finalement... prendre en photo une vache.
Même si le souci du détail est bien là, comme dans le décors du refuge servant d'observatoire, avec détecteurs de mouvements, appareils photos à déclenchement automatique, les personnages sont tellement schématiques et surjoués, que l'on n'y croit pas une seconde. Le summum étant atteint avec l'assistant stagiaire américain, aux réactions écolos excessives et peu crédible (le robinet ouvert...) et dont la bluette avec une femelle locale, n'intéresse personne. Javier Cámara (« Parle avec elle », lui, s'en tire avec les honneurs en scientifique désabusé et placide, qui aspire au repos. Il est à l'origine des rares scènes amusantes du film, dont le discours catastrophe sur le changement climatique fait aux élèves d'une école primaire, qui resteront certainement longtemps traumatisés.
Restent les jolies petits rôles des deux principaux personnages féminins du film. Géraldine Chaplin, qui joue la mère, est finalement la seule qui n'abandonne pas, demeurant solitaire et aimante, tout en restant farouchement indépendante. Enfin, Emma Suarez (« L'écureuil rouge »), qu'on a toujours plaisir à retrouver, compose une mère célibataire qui cache sa souffrance face à la disparition de son mari. Son couple symbolise à lui seul, de manière finalement beaucoup plus légère que tous les autres éléments du film, les dangers et limites de l'amour pour la nature.
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