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Will, architecte britannique, travaille sur l’important chantier de réhabilitation de King’s Cross à Londres et implante ses bureaux à l’intérieur même de ce quartier populaire. Cambriolé dès le premier soir, il cherchera à savoir qui est à l’origine de ses vols. Ces derniers étant commis par une bande organisée composée de Bosniaques immigrés, il arrivera à suivre l’un d’eux, le jeune Miro, jusqu’à son foyer. Il découvrira sa mère, Amira, simple couturière, à qui il donnera des travaux de retouches avant de s’éprendre d’elle au point de remettre sa vie et son couple en question...
Anthony Minghella est un réalisateur connu et reconnu. Il est le metteur en scène du très beau « Patient anglais », du remake de notre « Plein soleil » renommé au passage « Le Talentueux Monsieur Ripley » et du « Retour à Cold Mountain ». Un réalisateur qui arrive à mobiliser de grands noms du cinéma: Juliette Binoche, Kristin Scott Thomas et Ralph Fiennes dans le premier ; Matt Damon, Jude Law, Cate Blanchett et Gwyneth Paltrow dans le deuxième ; Nicole Kidman, re-Jude Law et Renée Zelleweger dans le troisième. « Par effraction » respecte la règle : le casting est d’or : Rere-Jude Law, re-Juliette Binoche et Robin Wright Penn.
Après « Truly, madly, deeply », c’est la seconde fois qu’il est auteur du scénario qu’il met en images et qu’il tourne chez lui en Angleterre. Mais c’est bien la première fois qu’on éprouve un tel malaise devant son film.
Un malaise devant son histoire brouillonne. Une histoire qui se cherche dans l’exploration des différences entre classes sociales et entre cultures, dans l’analyse de la fragilité du noyau familial, dans la relation délicate entre amour et mensonge, sincérité et confiance. Une histoire fourre-tout qui accumule les origines européennes, les faits géopolitiques, les maladies psychologiques, les vertiges amoureux, les jeux de miroirs, les sports acrobatiques, les réalités juridiques.
Un malaise devant la timidité d’un réalisateur de sa trempe à confirmer son talent. Quelle frilosité l’a fait sombrer dans le mélo dégoulinant de bons sentiments, dans l’esprit « Barbie et Ken ont des problèmes de couple », dans une esthétique « meringue » irrationnelle qui se détourne de la réalité et rend son film insipide ?
Heureusement, quelques scènes trouvent leur juste place et redonnent du souffle à cette love-story faite pour les bobos en manque de reconnaissance. Mais cela est davantage à mettre au profit des dialogues (souvent beaux et justes) que de l’inspiration de la réalisation (souvent inexistante). C’est aussi davantage grâce aux charismes et à l’efficacité de Jude Law et Juliette Binoche (souvent beaux et justes) qu’à la direction d’acteurs (souvent inexistante) qu'on croit, un peu, à l'histoire. Cèderez-vous aux charmes de ces comédiens en or arrangés dans un écrin de toc ?
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