© Pathé Distribution
Mère absente et beau-père vulgaire et brutal, Stéphanie aspire à des jours meilleurs, quitter sa cité de La Courneuve pour conquérir le monde. Elle aime la littérature, la danse, Jean-Jacques Goldman, et rêve du monde de la publicité. Malgré l’émancipation sociale qu’on lui rabâche comme étant illusoire, la jeune fille ne se décourage jamais, et il se pourrait même qu’elle parvienne à obtenir la vie qu’elle a toujours désirée…
Premier passage derrière la caméra pour Sylvie Ohayon. Pour réussir cet exercice périlleux, la néo-cinéaste a choisi d’adapter une œuvre qu’elle connaît très bien pour en être elle-même l’auteur et la source d’inspiration. Roman autobiographique sur les rêves d’une adolescente désireuse de quitter sa cité, "Papa was not a Rolling Stone" est désormais une jolie comédie pleine d’énergie. Doria Achour, déjà remarquée pour sa prestation dans "La Fille publique" de Cheyenne Caron, interprète à l’écran cette banlieusarde amoureuse des mots et de Jean-Jacques Goldman, prête à tout pour grimper l’échelle sociale. Et une nouvelle fois, la jeune comédienne impressionne ; explosive et charismatique, elle imprime la pellicule de son aura à chacune de ses apparitions.
Mais plus que la trajectoire de cette adolescente, le métrage s’intéresse à l’amitié, au moteur qu’elle peut constituer pour briser les obstacles et faire taire ceux qui cherchent à nous freiner. Peu importe qu’elle soit instable ou riche en engueulades, c’est cette complicité bienveillante qui permettra de transformer les rêves en réalité. Bien évidemment, le trait est forcé et le film est très souvent trop mièvre, mais il n’en demeure pas moins touchant dans sa description des fantasmes de cette jeunesse dont le bonheur semble être juste de l’autre côté du périphérique. À portée de main, et pourtant si loin, toute la difficulté pour eux sera de franchir cette barrière aussi mentale que réelle.
Sincère et rythmé, le film vaut avant tout pour la prestation des jeunes comédiens, le traitement réservé aux adultes étant trop faible pour crédibiliser le propos. Souffrant d’un scénario aux dialogues légers et aux lapalissades redondantes, "Papa was not a Rolling Stone" aurait pu sombrer dans l’accumulation de clichés faussement nostalgiques avec ses nombreuses scènes convenues. Pourtant, si ces défauts sont indéniables, le métrage reste toujours enthousiasmant, cette fougue juvénile intelligemment montrée réveillant en nous le sentiment de révolte qui hibernait. Le feel good movie de la semaine.
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