Deux amis partagent un appartement. Ils ont "toujours rêvé, depuis leur enfance, de vivre ensemble". Mais leur quotidien de vieux garçons se retrouve bouleversé, lorsqu'ils doivent recueillir pendant quelques temps la jeune sœur d'un ami, suite à un terrible accident de voitures, dans lequel ses parents sont morts...
Présenté en compétition au Festival de Berlin 2011, "Our grand despair" est un film turc intimiste, qui se concentre non pas sur la reconstruction d'une jeune femme ayant perdu brusquement ses parents, mais sur l'émoi que sa jeunesse et sa spontanéité provoquent chez deux célibataires de longue date. Le scénario se centre donc sur la naissance de sentiments chez chacun d'entre eux, envers cette jeune femme qu'ils sont sensés épauler. Rapidement le film bascule dans la comédie désenchantée, avec l'irruption d'une gêne réciproque, aucun n'osant véritablement tenter sa chance. Par peur de l'échec, par peur de faillir à son devoir en trahissant le frère de la fille qui leur l'a confiée, ou par de blesser l'ami de toujours.
Film passionnel qui évite la passion « Our grand despair » s'avère cependant un rien hypocrite quand à l'homosexualité latente des deux personnages principaux, puisque bien sûr on nous dira qu'il ne s'agit pas ici de "sexualité", mais d'amitié fusionnelle bien virile. Reste que l'un regarde l'autre avec des larmes de bonheur dans les yeux, et que les habitudes du vieux couple sont plutôt confondantes. Si tous les deux voulaient tomber amoureux de la même fille, si l'un cherchait l'autre dans toutes ses rencontres, on se demande bien pourquoi ils ont tant de mal à se regarder en face.
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