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Fine fleur des services secrets français, OSS 117 se rend au Brésil avec pour mission de récupérer un précieux microfilm compromettant la France. Une fois à Rio, il fait équipe avec une séduisante agente du Mossad afin de capturer un ancien colonel nazi, détenteur du précieux document...
12 ans et quelques missions après son passage au Caire, voici OSS 117 à Rio. Nous sommes en 1967, et même si ses pattes sont un peu plus longues, le célèbre espion n’a pas vraiment changé. Accompagné cette fois d’une ravissante femme juive, il reste définitivement ridicule et enchaîne remarques misogynes et propos xénophobes avec toujours autant d’aplomb.
Or cette fois-ci, nous sommes à la fin des années 60 et contrairement à lui les mentalités ont bien changé. Devant tant d’inepties, ses interlocuteurs ne se contentent plus de le regarder interloqués, ils lui répondent, laissant le stupide espion totalement désarçonné. Nombreux sont ceux qui vont se payer sa tête. Le Caire était un nid d’espion, mais ce n’est rien à côté de Rio où se croisent agents du Mossad, hippies, espions américains, chinois, catcheurs et surtout une multitude de nazis.
Un cocktail détonnant magistralement servi par un scénario très bien ficelé et qui respecte en tous points les mécanismes du genre qu’il parodie. Le film commence à Gstadt par une mission qui s’achève. A Paris, Pierre Bellemare (oui, oui vous ne rêvez pas) lui en propose une nouvelle et hop, le voilà à l’aéroport de Rio, prêt pour une nouvelle aventure aussi dangereuse que glamour. Se succèdent alors scènes d’action, suspens haletant et romances au soleil couchant, jusqu’au final magistral, mais je ne vous en dit pas plus.
Comme pour le premier volet, Michel Hazanavicius n’a laissé aucun détail au hasard pour se calquer aux films de l’époque. Les costumes, les décors, la musique et la photo sont délicieusement pop. Comme toute bonne parodie qui se respecte les références sont nombreuses : James bond évidemment, mais aussi Hitchcock, De Broca, et les mosaïques d’images ne sont pas sans rappeler une certaine “Affaires Thomas Crown”. Néanmoins on ne peut parler d’OSS 117 sans souligner la géniale prestation de Jean Dujardin, dont le physique et la gouaille incarnent à la perfection cet espion aussi sexy que ridicule.
Le seul bémol que l’on peut reprocher à ce film, c’est peut être d’être trop parfait ! A vouloir trop coller au genre, on peut regretter de ne pas avoir plus de bons mots. Surtout au début, où quelques répliques déçoivent un peu. Mais qu’importe, “OSS 117 : Rio ne répond plus” n’en reste pas moins une savoureuse comédie qui séduira à coup sûr. Un succès garanti !
2ème avis
« OSS 117-Rio ne répond plus » est réellement un coup de cœur : détournements des films d’espionnage, des dialogues hilarants, (ex : « Il y a forcément une association des anciens Nazi non ? ») et un Jean Dujardin brillant et au top de sa forme. Ce film est politiquement incorrect et va, vraisemblablement, attirer des milliers de spectateur dans les salles. Le premier film avait fait un triomphe auprès des mordus de cinéma (2,2 millions d’entrées) et avait été applaudi par la critique : une nouvelle forme de divertissement est née.
Après avoir été plongé dans les années 50 avec d’ « OSS 117- Le Caire nid d’espions », nous voilà maintenant immergés dans les années soixante. Un sacré bond dans un temps où les femmes sont de plus en plus indépendantes et ont confiance en elles, mais où c’est également l'heure des hippies. Michel Hazanavicius, le réalisateur, a eu la formidable idée de changer ainsi d’époque. En effet, toujours aussi ridicule et un peu bébête, Hubert Bonisseur de la Bath (Jean Dujardin ré-endosse le costume trois pièces de l’espion le moins secret de France, pour la seconde fois), doit récupérer un microfilm compromettant pour l’état français qu’un ancien Nazi menace de dévoiler à la face du monde. Il est donc chargé d’une nouvelle mission, et après l’Egypte le revoilà au Brésil où il est à la recherche de Von Zimmel, le maître chanteur Nazi qui a trouvé refuge dans ce pays ensoleillée. Il doit faire équipe avec Dolorès, une séduisante espionne juive issue du Mossad, les services secrets israéliens…
Le monde a énormément évolué, mais OSS, lui, reste bel et bien le même: un homme macho, impoli et sophistiqué. Mais cette fois-ci les femmes et les jeunes osent lui répondre et il se retrouve en situation d’échec. Du coup, l’association de cet espion très français et vaguement raciste, inculte, sûr de lui, supérieur et ignorant ; avec sa belle coéquipière juive, qui elle, ne se laisse pas dominer, va s’avérer haute en couleurs et explosive. En effet, les blagues antisémites fusent (on retiendra la séquence où OSS laisse entendre que les juifs sont des voleurs d’argent) et sont tellement « é-normes » qu’elles provoquent forcément le rire mais également une certaine gêne. Mais un tel film comprend bien évidement un scénario mêlant les « vannes interdites » à l’art de la Grande Comédie. Si « OSS 117-Rio ne répond plus » marche… et bien, c’est normal. On peut donc conclure sur cette phrase de l’acteur principale (J. Dujardin) : « Si vous aimez la danse et les Chinois, vous allez vous régaler ! »
Maëva Simon
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