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Oriana Fallaci, grande reporter italienne, est malade, elle sait qu'elle n'a plus beaucoup de temps à vivre. Lorsqu'une jeune étudiante en journalisme se présente chez elle pour la rencontrer et l'aider à ranger quelques documents, elle décide de partager avec cette dernière les incroyables aventures qui ont parsemées sa vie professionnelle et intime...
Difficile d'écrire sur un film qui ne fait qu'effleurer la vie d'une grande dame qui a traversé le XXe siècle et a su marquer toute une profession par son impertinence, son culot mais aussi les polémiques qu'elle a suscitées notamment à la fin de sa vie. En effet, le réalisateur Marco Turco – davantage connu pour ses documentaires – aurait mieux fait de rester dans ce registre car avec ''Oriana Fallaci'' il est tombé en plein dans le piège du biopic. Ce fameux piège qui conduit le cinéaste à vouloir trop en faire et qui, au final, n'en montre pas assez. Bien sûr, il n’est pas aisé de traiter une vie aussi pleine que celle de la journaliste italienne en 1h48, c'est pourquoi la fiction n'est pas toujours adaptée à ce genre de sujet.
En outre, la fiction, comme son nom l'indique, tronque la réalité recherchée lorsque l'on veut découvrir ou apprendre des anecdotes sur une personne. Ainsi, dans ce film au jeu d’acteurs déplorable, on s'y perd dans les langues : les Italiens parlent anglais, les Français parlent italien, sans compter que les Iraniens et les Grecs n'ont presque pas d'accent. Et tout cela à cause d’un doublage de post-production digne des pires séries Z, sur chaque scène ''internationale'' (dans le sens où plusieurs nationalités sont présentes à l'écran). Il est flagrant que ces voix ont été enregistrées en studio et non prises dans le feu de l'action du tournage. Dire que c'est dérangeant à la projection n’est qu'un euphémisme !
Vittoria Puccini campe une Oriana Fallaci crédible et porte seule à bout de bras ce film qui se transforme inexorablement en naufrage. En effet, elle n'est vraiment pas aidée par les autres acteurs ni les figurants dont les regards caméras en deviennent gênants. Et encore, si le problème ne venait que des performances des comédiens... Non, bien que ce soit un défaut majeur, ce n'est pas le principal. Comme pour tout biopic, il a fallu faire un choix sur les événements à traiter, sorte de sélection des moments forts de la vie d'Oriana Fallaci. Et pour le coup, ce choix opéré par le réalisateur et ses scénaristes est juste incompréhensible. Pourquoi traiter principalement des amours de cette femme qui n'a eu de cesse de bousculer des hommes de pouvoir et des stars hollywoodiennes par ses questions impertinentes à souhait ? Bien sûr, sa relation avec Aléxandros Panagoúlis est une part importante de sa vie, mais pourquoi autant occulter ses interviews et ses papiers écrits tout au long de sa carrière et notamment ceux de ses débuts lors de son voyage aux États-Unis dont résultera le très bon livre ''Les Sept pêchés d'Hollywood''. Bref, le seul atout de ce film est de porter à la lumière une femme qui a milité toute sa vie et qui aura su révolutionner un métier par son féminisme presque sans faille. Reste à espérer que les personnes ayant vu ce film sauront se plonger dans les livres et les articles d'Oriana Fallaci, malgré ses polémiques de fin de vie...
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