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Serge Renart, un journaliste TV devenu has-been et Natacha Bison, une reporter de guerre écartée du métier parce que trop dangereuse pour ses collègues, se retrouvent obligés d’enquêter ensemble sur une affaire qui les mènera en Thaïlande, à la recherche d’un des secrets les mieux gardés de l’histoire contemporaine... Que s’est-il réellement passé pendant la retransmission télévisuelle de la mission Apollo 11, où pour la première fois, l’homme a posé le pied sur la Lune ?
La leçon n’a donc pas suffi. Le bide du (cala)miteux "RTT" il y a cinq ans n’avait donc rien d’une alerte sérieuse pour les producteurs français. Rien n’y fait, donc : le cinéma populaire hexagonal continue sa chute libre en s’incarnant sous forme de produit de consommation, bouffé, digéré et rendu comme un mauvais Big Mac. Et comme d’habitude, on retrouve un peu les mêmes acteurs, les mêmes ingrédients, quand ce n’est pas plus ou moins le même scénario, nous contraignant ainsi à nous tourner les pouces en attendant une hypothétique originalité qui ne viendra jamais.
"On a marché sur Bangkok" reprend donc une recette propice à l’insuccès le plus garanti : un Kad Merad benêt qui s’embarque dans une aventure risquée (comme dans "RTT"), une actrice qui assure le quota sérieux du buddy-movie en essayant de supporter les âneries de son compère (comme dans "RTT"), un contexte exotique utilisé moins comme utilité narrative que comme décor interchangeable (comme dans "RTT"), des gags pas drôles piochés dans d’autres comédies ratées (comme "RTT"), de la romance packaging pour satisfaire la ménagère (qui a sans doute adoré "RTT") et un postulat d’aventure grand public aussi inintéressant que n’importe quel thème consensuel (euh… les RTT ?).
En plus d’être acquise au formatage télévisuel le plus convenu (encore une comédie destinée à remplir le prime de TF1 ! Ou M6 en l’occurrence), la méthode d’Olivier Baroux persiste dans le nivellement par le bas d’une formule qui ne vise plus que le ressassement de ses codes les plus éculés. Ainsi donc, un rapide coup d’œil sur l’affiche suffit amplement à éviter la perte de temps que constitue le visionnage du film : en guise de programme, Kad Merad sera juste réduit à faire le gentil benêt et à draguer Alice Taglioni le long d’un périple mouvementé (enfin, façon de parler…), avec une petite gamine adorable qui finira sans doute par les rapprocher. Or, dans une comédie, tout ce que l’on souhaite, c’est rire, se bidonner, se tordre les côtes. Rien de tout ça ici, juste un postulat à deux baths - ou balles - (le scénario mixe la mission Apollo 11 au bouddhisme thaï… no comment), des enjeux romantico-familiaux dont on se fiche royalement, un rythme à couper le souffle d’un asthmatique et un Peter Coyote tout juste bon à lâcher trois répliques en attendant son chèque.
Fort de ce néant de cinéma, Baroux tente alors la diversion en se la jouant « inspiré ». Et il n’y a pas à dire, c’est édifiant : entre des effets de style qui ne servent à rien (pourquoi un split-screen et un plan filmé au téléphone portable ?) et le gag éculé de la langue mal apprise (ça fait encore rire, ça ?), il faut surtout se farcir un zeste d’emprunts malhonnêtes à "Very Bad Trip", avec drogue dans la bière, bougie dans le cul, clou dans l’oreille, vomi sur la tronche et sangsue collée sur la quéquette (devinez qui va devoir l’enlever ?). Consternant, certes, mais surtout jamais drôle, mal écrit et réalisé avec la tête ailleurs… Ah oui, j’oubliais : le seul gag un tant soit peu potable est placé juste avant le générique de fin, ce qui veut tout dire…
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