affiche film

OCA

(Dad)


un film de Vlado Skafar

avec : Miki Ros, Sandi Salomon...

Slovénie, un père et son fils se retrouvent un dimanche pour une journée de complicité. Après une absence prolongée, le père souhaite récupérer le temps perdu. L’un et l’autre vont tâcher de se découvrir et redécouvrir à travers leur sentiments, leur envies et leurs pensées...


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Photo film

A demi maux

«Dad» bénéficie d’une courte durée de bande, ce qui évite au spectateur de se noyer dans l’ennui le plus absolu. Ce court long-métrage, est le second volet d’une triologie dont le premier opus est «Letter to a child» (2008) et le troisième «Mom» (2011 ?). La première demi-heure est très pénible, avec de long silences inappropriés et des transitions type «fondu» dignent de mon premier court métrage réalisé sous Movie Maker.

Dans cette première partie, le père et son fils effectuent une partie de pêche tout en philosophant sur le bois ou en discutant de leurs lectures. On ressent une certaine distance entre ces deux membres d'une même famille, avec un père très curieux, comme si ce dernier cherchait à mieux connaitre son fils. Fils qui d’ailleurs montre déjà un certain élan de maturité et une réflexion des plus singulières pour un garçon de cet âge (environs 7 ans).

La deuxième demi-heure, est déjà plus “captivante“ : le père et son fils sont allongés dans l’herbe, parlant d’amour, de sentiments, de la peur de la mort, de leur mère et de sa maladie. Les moments sont touchants, sincères et surtout crédibles ; mais il s'agira là du seul sursaut positif de ce long métrage. Le film termine par un nouvel éloignement du père et de son fils ; ils ne sont plus côte à côte, le fils a toujours une longueur d’avance et le père est très largement en retrait, tel un observateur invisible. Tout est comme si le moment de complicité n’avait jamais existé, comme si tout ceci n’avait été que la projection d’un père ayant perdu son fils il y a fort longtemps et imaginant ce qui aurait pu être.

A 10 min de la fin, le film est arrêté par une note du réalisateur expliquant qu’au moment du tournage, beaucoup de gens en Slovénie ont perdu leur travail et donc leur capacité à financer la scolarité de leurs enfants. De ce constat, le film reprend sous forme d’un documentaire où ces chômeurs s’expriment sur la dureté de la situation et sur le fait que certains partent chercher du travail parfois loin de leur famille.
Cette transition, franchement mauvaise, sème la confusion plus qu’autre chose. C’est alors qu’on imagine que ce père en a été victime. Mais la question reste posée.

Finalement, Vlado Skafar a voulu sans doute raconter une belle histoire, mais a loupé la transition entre les scènes et la fin du film qui n’est autre qu’un écran noir de 1 minute et 30 secondes sur fond musical. L’idée d’exposer la difficulté des familles en Slovénie sous la forme d’un film et non d’un documentaire, était judicieuse : montrer en quoi les relations père-fils peuvent se détruire à coup de pression sociale et de crise financière. Mais le résultat, au potentiel de belle histoire et de leçon de vie, se termine par un nœud dans le cerveau et un certain sourire narquois quant à la qualité technique de ce long métrage.

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