© Arizona Films
Lorsque Micha se fait renvoyer de son poste d’enseignant, il y voit le déclic pour tout envoyer balader. Il kidnappe alors une élève, et décide de partir à la reconquête d’un amour de lycée. Ensemble, les trois vont mener de drôles d’aventures tandis que s’installent des tensions amoureuses entre ces protagonistes…
Nony Geffen rêvait de réaliser un long-métrage, c’est désormais chose faite avec "Not in Tel-Aviv", dans lequel il interprète également le rôle principal. Un scénario écrit en une semaine et douze jours de tournage plus tard, le film était en boîte. Mais comme diraient certains commentateurs sportifs, « il ne faut pas confondre vitesse et précipitation », et malheureusement, le résultat est très loin d’être satisfaisant. Sans aucun fil conducteur, la caméra nous révèle les péripéties d’un jeune enseignant fraîchement licencié, embarquant dans ses aventures une étudiante et un amour de lycée. Le trio infernal est alors censé symboliser une jeunesse désabusée, ayant perdu toutes ses illusions et dont le désespoir les pousse à se révolter contre la société et ses codes. Néanmoins, jamais le métrage ne parvient à tutoyer la parabole qu’il recherche vainement, et c’est dans une vacuité abyssale que va s’installer le récit.
Succession de situations ridicules et navrantes, "Not in Tel-Aviv" manque cruellement de rythme, d’humour et d’intérêt. Les anecdotes se relayent alors sans susciter la moindre émotion, les personnages énervants et stéréotypés empêchant toute empathie. Se revendiquant transgressif et novateur, le métrage tombe inlassablement dans sa propre caricature, finissant par horripiler le spectateur, aussi bien par sa structure que par son propos galvaudé. En voulant jouer d’effets de style, le réalisateur oublie complètement d’étayer son discours sur cette jeunesse désespérée, et c’est ainsi sans aucune cohérence que nous sont livrées les différentes scènes.
Multipliant les ruptures de ton bancales, c’est en fiasco presque total que se transforme cette première réalisation en noir et blanc peu esthétique. Seule la bande-son rock référencée, aux sonorités seventies électrisantes, nous procure quelques sensations bienvenues. S’il est certain que Nony Geffen veut s’inscrire dans une nouvelle vague du cinéma israélien, il faut espérer que pour ses prochains projets, il n’oubliera pas d’écrire un scénario cohérent, et qu’il évitera le simple exercice formel, d’autant plus s’il est aussi raté que sa première tentative. Ce manifeste fantasmé sur la jeunesse accumule les maladresses et les erreurs, ne parvenant ainsi jamais à atteindre l’objectif espéré.
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