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«Noir océan» est le périple de trois jeune hommes engagés dans la marine française dans les années 70 et qui se voient affectés à une mission inconnue dans les eaux du Pacifique. L’un d'eux, Massina, est un garçon rêveur qui devient l’ami proche de Moriaty, à l’esprit tourmenté. Da Maggio, le souffre douleur de l’équipage sera le troisième compagnon de ce trio, bientôt témoin d’un évènement des plus marquants...
En adaptant deux nouvelles d’Hubert Mingarelli de la collection «Océan Pacifique», édition du Seuil, Marion Hänsel nous emmène bien loin de la terre France, dans les eaux du Pacifique, à Mururoa plus précisément, à bord d’un bateau de la marine française qui pourrait bien connaitre le sort du Titanic, en bien moins épique. La mission de l’équipage, qui n’est pas un secret pour les amateurs d’histoire (ou pour ceux qui ont lu le synopsis commercial), est d’escorter une équipe de scientifiques venue observer un des essais nucléaires français en 1972.
Ce qui choque à première vue, c’est le manque de détails et de réalisme du film : plus proche d’un stage de voile à l’UCPA, il est clair que la bonne et «chaleureuse» ambiance militaire que me radotait mon grand-père le soir près du feu, est absente du bateau. Bien sûr quelques « oui mon Lieutenant ! » ou « à vos ordres ! » trainent ici et là, mais rien de bien crédible. Il semblerait que Marion Hänsel s’est vue refuser l’aide de la Marine et du Gouvernement français pour la reconstitution... Et bien, cela se ressent.
La deuxième faiblesse du film, qui choque très rapidement, réside dans les échanges entre les trois compères. Il sont niais, sur-joués (voir les scènes de pleurs ou de cris) -agrémentés de silences inappropriés- et parfois sans connexions apparentes avec la scène en cours. Bien sûr les discussion d’ados de 18 ans ne sont pas les mêmes entre 1972 et les années 2000, mais il semble que Madame Hänsel ai très vite oublié ce qu’est d’avoir 20 ans... Ces acteurs, malgré leur jeune âge, n’en sont pas à leur premier film, ce qui laisse suggérer qu’ils ont été mal dirigés ou que le casting est un échec sans appel.
«Noir océan» n’est pas ennuyeux, les trois premiers quarts du film nous intriguent car on peine à découvrir l’objectif, la chute, la catastrophe. Alors on s'accroche péniblement. Non, «Noir océan» ce n’est pas 90 minutes d’ennui, mais un naufrage titanesque. Impossible de savoir où la réalisatrice voulait en venir ! Est-ce que les essais nucléaires : sont une abomination pour la faune et la flore marine ? Sont immoraux lorsque l’on sait les dégât que cela a pu générer au Japon ? Est-ce, que le gouvernement français est égoïste d’avoir pris de tels risques en envoyant des marins sur le front du radioactif ? Nul ne sait, et ce n’est pas non plus la conclusion assénée par Massina qui nous aidera (qui est que d’après lui, Moriaty sera un bon père...), ni même la phobie de Moriaty qui sacrifie une dizaine de crabes dans le feu pour exprimer son mécontentement (sic ?).
Bref, «Noir océan», ce sont 3 hommes à la mer et 20 000 lieux sous le bon divertissement. Même si le sujet est original, il souffre d’un manque d'investissement conséquent à tous les niveaux (casting, jeu des acteurs, esthétique, musique, etc.). Une bonne noyade collective !
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