affiche film

© Jour2fĂȘte

NO LAND’S SONG


un film de Ayat Najafi

avec : Sara Najafi, Parvin Namazi, Sayeh Sodeyfi, Elise Caron, Jeanne Cherhal, Emel Mathlouthi


Depuis la rĂ©volution de 1979, les femmes iraniennes n’ont plus le droit de chanter en public dans leur pays. Afin de vaincre cette censure et de briser les tabous, la jeune compositrice Sara Najafi dĂ©cide d’organiser un concert de chanteuses Ă  TĂ©hĂ©ran, en collaboration avec trois chanteuses venus de France



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Photo film

Chanter pour ne pas cesser de vivre


L’image est Ă©mouvante : des femmes iraniennes et françaises, toutes rĂ©unies sur scĂšne face Ă  une assemblĂ©e mixte dans une salle de spectacle de TĂ©hĂ©ran, rassemblĂ©es dans une suite de chansons en hommage au combat des femmes contre la censure, Ă  leur courage face Ă  l’injustice, Ă  la libertĂ© dont elles sont privĂ©es. Une scĂšne finale que le film impose comme rĂ©alitĂ© dĂšs le dĂ©but du film, en nous proposant ainsi de remonter le cours du temps afin de suivre en dĂ©tail le combat tĂ©mĂ©raire de Sara Najafi. De par ses choix de narration et la prĂ©sence de cartons datĂ©s, ce documentaire se lit donc comme une sorte de countdown menant une Ă©quipe d’artistes soudĂ©s vers la victoire d’un combat menĂ© contre le pouvoir islamiste, et ce au fil de plusieurs pĂ©ripĂ©ties que le film illustre avant tout par la discussion et le contact humain.

Pour autant, d’un point de vue purement cinĂ©matographique, "No land’s song" ne va pas au-delĂ  de ce qu’il annonce, et n’offre finalement que peu d’informations nouvelles en comparaison de ce que la tĂ©lĂ©vision, les documentaires ou le cinĂ©ma ont su rĂ©vĂ©ler. Les intimidations rĂ©pĂ©tĂ©es du pouvoir, les discussions enregistrĂ©es au micro dissimulĂ© sous la burqa, les conversations philosophiques entre les artistes – surtout les chanteuses françaises – vis-Ă -vis de cette odieuse censure : tout concourt ici Ă  un bis repetita prĂ©visible – bien que trĂšs fouillĂ© – sur le sujet. Une poignĂ©e d’instants piquants valent nĂ©anmoins le dĂ©tour : une figurine de Superman accrochĂ©e Ă  un rĂ©troviseur, une mauvaise connexion Skype qui n’empĂȘche pourtant pas le message de circuler entre l’Iran et la France, et surtout cette interview Ă©difiante d’un « Ă©rudit » religieux par Sara, oĂč celui-ci combine les thĂ©ories les plus farfelues pour essayer de justifier une soi-disant inĂ©galitĂ© entre l’homme et la femme ! Cette douceur pamphlĂ©taire coule ici de source au grĂ© des images, entre des scĂšnes plus humaines et chaleureuses qui font finalement tout le sel de ce film.

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