© SND
Jack Dwyer vient d'être embauché comme cadre dans une entreprise nommée Cardiff. Cette dernière l'envoie en Asie du Sud-Est pour travailler à l'installation d'une station de pompage. Jack part donc s'installer au bout du monde avec sa femme Annie et ses deux filles, Lucy et Beeze. Mais, dès leur arrivée, rien ne se passe comme prévu et bientôt un coup d'état éclate, mettant la ville à feu et à sang. Les têtes des expatriés américains se retrouvent mises à prix, obligeant Jack et sa famille à fuir et à se cacher pour survivre…
La présentation des personnages de Jack et de sa famille s'opère dès leur voyage en avion vers l'Asie. Aucune image de leur vie aux États-Unis, on entre directement dans le vif du sujet : leur expatriation. Car l'un des thèmes centraux du film est le choc culturel que subissent les personnages en arrivant dans un pays qui n'a rien à voir avec ce qu'ils ont connu jusque-là. Un décalage renforcé par le personnage de Pierce Brosnan, un britannique prénommé Hammond, qui pour sa part a l'air d'être habitué à cette ville et à cette culture.
C'est ce gouffre culturel qui rend le thriller efficace. En effet, il nous est très difficile, en tant qu'occidentaux, de comprendre cette rébellion et ses enjeux, d'autant plus qu'on ne sait pas exactement dans quel pays se déroulent les événements. Cela nous donne le sentiment que Jack et sa famille sont poursuivis par une horde de sauvages sanguinaires sans foi ni loi. De ce fait, le spectateur ne peut qu'éprouver de l'empathie pour cette famille, tant la situation est manichéenne. Nous avons d'un côté les pauvres occidentaux poursuivis sans raison et de l'autre les méchants. Dès lors, il est facile pour John Erick Dowdle de mettre en place les ficelles de son thriller. Une fois que l'on s'est identifié à cette famille luttant pour sa survie, chaque cri, chaque bruit de moteur et chaque explosion fait monter notre rythme cardiaque. Un bon thriller en somme.
Mais, tout en rendant le film efficace, ce côté ultra manichéen empêche d'être entièrement convaincu par l'intrigue. Dans une histoire où l'on n'a pas d'autres choix que de se ranger du côté des gentils, il est facile de créer de la tension. Pour sortir du lot, un thriller doit faire naître cette tension d'une situation moins évidente, avec un schéma qui ne soit pas aussi clairement et immuablement défini. Dans "Shining" de Stanley Kubrick, Jack Torrance est un auteur et un père de famille tout ce qu'il y a de plus lambda. Ce n'est que petit à petit que ce schéma change et que l'on se rend compte que c'est de lui que vient la menace. Dans "No Escape", Dowdle ne laisse aucune place au doute et on assiste au final à une longue course poursuite entre la famille - très convaincante au demeurant - et les insurgés. Pour plus de crédibilité, les quatre acteurs américains se sont rendus en Thaïlande durant deux semaines, avant le début du tournage, afin de créer des liens et d'apprendre à se connaître.
Au final, le film est assez convenu et même s'il s'agit d'un thriller assez réussi, son manque d'originalité peut rester un peu en travers de la gorge du spectateur. Le seul élément scénaristique un tantinet original est un twist secondaire autour du personnage de Pierce Brosnan (rien de bien fou et dont on n'en dira pas plus). Si vous aimez "Taken" ou "Non-Stop" (oui les derniers films avec Liam Nesson sont assez représentatifs de ce genre de thrillers), vous pourriez être séduit par "No Escape". Sinon, passez votre chemin.
Cinémas lyonnais
Cinémas du Rhône
Festivals lyonnais