© Condor Entertainment
Sam Cobritz est un représentant de commerce. Il fait du porte à porte dans le sud de la Californie. Sous la chaleur torride, Sam constate qu'il est seul dans cet endroit isolé. Personne dans les rues, dans les maisons. Lorsqu'il entend à la radio un message l'accusant d'être un kidnappeur d'enfant, une terrible chasse à l'homme se déclenche...
Sortie directe en DVD et E-Cinema le 04 avril 2017
"Sam Was Here", re-titré très lourdement "Nemesis" en français, est un premier long métrage qui mérite notre attention. Réalisé par le débutant Christophe Deroo, un français qui comme d’autres s'essaye au cinéma de genre Outre Atlantique. Et c'est de là que provient l’intérêt du film ; d’une volonté d'aller à contre courant du simple « survival movie » et de proposer un film de pure ambiance réparti sur 1h13 montre en main. Pour son premier passage derrière la caméra, le jeune réalisateur montre un talent à capter le vide, dans ces grands espaces du sud californien. Son regard, venu d'un cinéma européen, permet une captation de l'espace plus intéressante qu'un yes-man qui n'aurait cherché qu'à réalise un slasher de plus. Ici l'espace infini est synonyme d'angoisse ; le danger est visible, Sam le voit arriver de loin et ne peut rien changer à son destin. Le vide est omniprésent et renforce les éclats de violence de la part de la population locale, d'autant plus brutale. Le silence vient se faire briser à coups de poing dans la figure, de sang qui goutte, de la respiration entrecoupée de Sam.
L'ambiance prime sur tous les bords : le personnage n'a ni passé, ni présent, ni futur. Il est bloqué dans cet univers de cauchemars baignant dans des couleurs chaudes. Le scénario est l'énigme du film et c'est le parti pris du metteur en scène. Un mystérieux homme à la radio diffuse un message en accusant Sam de choses horribles. La représentation de cet être derrière son micro, à la peau visible et marquée, toujours de dos, renforce l’effroi. Le film ne cherche pas à répondre à ses questions. Qu'importe au final de savoir qui est cet homme, quelles sont ses motivations. Ici on nous parle d'une spirale infernale dans laquelle Sam se trouve. Impuissant, spectateur que nous sommes, nous le voyons se débattre tant bien que mal. Un spectacle éprouvant et touchant à une forme de mélancolie.
C'est là le pari risqué du film : certain accrocheront, d'autres rejetterons la chose filmique en la traitant d'ennuyeuse. Mais on ne peut que remarquer le travail sur la photographie splendide, la bande sonore électrisante et le voyage proposé. Tout comme Sam, le spectateur est plongée in medias res dans une histoire où les tenants et les aboutissants ne sont pas si essentiels. La grammaire du cinéma prime ici et déborde de toute part pour ne plus nous lâcher. On y décèle quelques références comme Lost Higway de David Lynch, mais le film arrive à trouver un ton et une esthétique qui n'appartiennent qu'à lui. Il est alors important de mettre en avant ce genre de film, faisant confiance à l'intelligence du spectateur, en sa capacité à se laisser embarquer, même dans le pire des cauchemars.
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