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Tobey a toujours aimé les voitures, et s’il adore les réparer, c’est surtout en conduisant des bolides à toute vitesse que l’homme prend tout son plaisir. Mais après une course qui tourne mal, celui-ci se retrouve en prison à cause de Dino Brewster, gosse de riche qui collectionne les voitures comme les chemises. Une fois libéré, Tobey a soif de vengeance et compte profiter de la De Leon, célèbre course clandestine, pour régler ses comptes à son ennemi. Mais pour y parvenir, il va devoir affronter les pires obstacles…
"Need for Speed" est une suite de mots qui a une résonnance toute particulière pour les gamers, faisant écho à la célèbre série de jeux vidéo qui nous permettait de conduire les plus belles voitures du monde sur circuit mais également en pleine ville, tout en devant éviter de se faire rattraper par la police. Alors lorsqu’on a appris que Scott Waugh, ancien cascadeur reconverti en réalisateur, allait s’atteler à une adaptation cinématographique, toutes les heures passaient à piloter ces engins virtuels ont subitement défilé devant nos yeux, et c’est tout notre côté geek qui s’est mis en émoi. Les scénaristes ont choisi d’axer leur récit autour des courses clandestines, et plus précisément sur une histoire de vengeance qui anime le héros, Tobey Marshall. Sorti de derrière les barreaux, ce dernier ne pense qu’à retrouver un certain Dino, pour lui régler ses comptes sur le bitume.
Malheureusement, c’est que ce pitch de départ constitue également l’intégralité du scénario, les auteurs ayant oublié d’injecter des rebondissements et du suspense dans une intrigue terriblement banale et redondante. Le spectateur voit alors se succéder des séquences de conduite durant des heures et des heures (car oui, on a l’impression que cela dure une éternité), comme si le réalisateur avait pensé qu’au cinéma, on contrôlait également ces voitures. Aussi enthousiasmant qu’"Auto-moto" le dimanche matin, cette adaptation souffre de tous les clichés du genre, avec des personnages archétypaux auxquels on a enlevé tout neurone afin de se focaliser sur la testostérone. On retrouve ainsi le gars gentil au grand cœur, les amis fidèles, le copain farfelu, la jolie blonde, et le méchant super méchant.
Pourtant, le film regorge de superbes paysages et certaines séquences vrombissantes sont époustouflantes, comme cette course-poursuite dans le désert. Mais même si les pneus crissent et les moteurs ronronnent, le spectateur s’ennuie inlassablement du fait de l’absence totale d’un fil conducteur entre ces apartés spectaculaires. Sur un faux rythme, les protagonistes accumulent les kilomètres sans qu’aucune péripétie ne procure un quelconque effet. Aucune surprise n’est à noter dans cette adaptation prévisible dont les seules motivations sont de surfer sur un succès pour engendrer des bénéfices. Et cela faisait bien longtemps que nous n’avions pas vu un vilain aussi ridicule, jouant le bad boy avec un charisme digne de Jean-Marc Ayrault.
Si les afficionados des bolides et des cylindrées devraient apprécier le défilé de belles voitures, la pauvreté affligeante des dialogues condamne ce métrage à une vacuité effarante. Pour son premier rôle post-"Breaking Bad", Aaron Paul a complètement raté le coche, et cet ersatz de "Fast and Furious" aurait mieux fait de ne jamais s’attaquer au grand écran ; nous, en tout cas, on préfère retourner à notre console de salon.
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