©2005 - Jean-Claude Lother - Les Productions du Trésor - EuropaCorp - Caneo Films - M6 Films
Une nuit, la femme d'Alex est sauvagement assassinée par un tueur en série. Huit ans plus tard, alors qu'il peine toujours à faire le deuil de celle qu'il aime encore, Alex reçoit par mail une vidéo où la jeune femme apparaît...
Après Mon Idole, Ne le dis à personne est le deuxième film de Guillaume Canet, une fable sur l’amour, la perte, la vengeance et l’innocence, c’est-à-dire la vie telle que le cinéma aime à la façonner. Le héros de Canet est un homme solide, décidé et prêt à tout (interprété par Cluzet, brillant), tandis qu’autour de lui gravitent des personnages plus ou moins intéressants. Au jeu plus délicat de l’anglaise Kristin Scott Thomas, se confronte la française Marina Hands, dont la présence ne sert qu’une cause narrative (et qui, par ailleurs, est bien plus formidablement dirigée par Pascale Ferran dans Lady Chatterley). De manière générale, la cause féminine est sous-représentée, puisque Margot (Marie-Josée Croze), la clé du film, y est absente tout du long, alors que les hommes, forts et puissants, ne s’effondrent jamais.
Décors mouvants et franchement urbains, caméra docile et débordante, Canet s’amuse à promener le spectateur dans un Paris qui va d’un restaurant cinq étoiles à un marché aux puces, d’un appartement standing à une cité défavorisée. Qualité de l’image indéniable mais où le fond ne s’accorde pas toujours avec la forme, ce sont paradoxalement les personnages les plus furtifs et caricaturaux qui sont souvent les plus intéressants, comme le caïd animé par Gilles Lellouche. Après une première heure plutôt intrigante, le film implose distraitement alors que la réalisation passe au service unique de l’histoire.
Néanmoins, même si personne ne le dit à personne, le film rencontrera le succès espéré, tant la publicité et le tapage promotionnel autour de Canet, Cluzet, Berléand, Dussolier et compagnie, se chargent de combler les quelques défaillances d’un film plutôt sympathique, mais qui pâtît de naviguer entre l’envie de rassembler les foules et donc la nécessité d’un récit trop lisible.
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