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Jeune fille paumée dans un pays en pleine déconfiture, elle s'agite tous les matins dans le bureau de poste avec pour seul travail le tamponnage des lettres. Activité barbante et au combien répétitive qui devient passionnante le jour ou elle a l'idée de réécrire les courriers afin de rendre les gens heureux. Mais ce secret deviendra trop lourd à porter et essayant de le partager avec un charmant postier elle sera découverte par sa supérieure, figure caricaturale du régime cubain...
Cette histoire ressemble par bien des aspects à un autre film français celui-ci et qui fit un carton il y a quelques années en France : Amélie Poulain. Même si la forme diffère, bien que le réalisateur s'amuse avec les couleurs de son long métrage, on retrouve le même ton dans l'approche des personnages.
La jeune Carla est prisonnière de sa vie et de son pays au sens propre comme au sens figuré. Un travail somme tout barbant et voilà que la révélation arrive le jour ou elle s'aperçoit qu'elle peut aider les autres d'une manière aussi simple qu'originale. Et si les résultats ne semblent pas convaincants au tout début, ils arrivent de manière parfois anecdotique entraînant des conséquences insoupçonnées.
En plus il inscrit son film dans un ton doux amer car si le sujet peut paraître chantant, le lieu dans lequel il se déroule complique énormément la vie des personnages et rajoute à la fois de nombreux enjeu. Surtout que le personnage principal, Carla en l'occurrence, représente l'archétype de sa génération et ses problèmes empiètent sur ceux de ses compatriotes. Le désir de fuir ce pays, le désir d'exprimer ses opinions dans un pays qui musèle tout y compris les velléités créatives et d'initiative.
Le réalisateur, comme pour redonner un brun d'humour à cet ensemble, joue alors avec aussi bien les couleurs qu'avec la vitesse de défilement de l'image à l'écran comme pour donner un aspect cartoon au passage voulu. Car même les personnages entourant Carla et son ami le postier, sortent tout droit d'un dessin animé de Chuck Jones. Ils sont caricaturaux du fait de l'insistance sur un aspect de leur personnalité ou de leur physique( y compris la mère de l'héroïne réfugiée aux U.S.A que l'on ne perçoit que par la voix nasillarde accélérée au téléphone).
Tous ces détails contribuent à donner au film un ton décalé et surréaliste qui amuse et rafraîchit tellement les occasions d'être surpris sont rares. Avec des acteurs possédant de vrai " gueules de cinéma " et une poésie de tous les instants, ce film permettra de passer un agréable moment en frôlant les problèmes politiques cubains.
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