affiche film

© Wild Bunch Distribution

MYSTERY


un film de Lou Ye

avec : Qin Hao, Hao Lei, Qi Xi...

Une jeune femme titubant sur la route est renversée par une voiture arrivant à toute vitesse. Une autre découvre l’infidélité de son mari en le surprenant dans un hôtel en charmante compagnie. Une troisième élève seule son fils, espérant que l’homme qu’elle aime se résignera un jour à rester auprès d’elle. Mais quel est le lien entre ces trois femmes ?...


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Photo film

Une intrigue intéressante qui s’essouffle

Présenté dans le cadre de la section Un Certain Regard au festival de Cannes 2012, ce nouveau drame de Lou Ye, spécialiste des histoires d’amour subversives (rappelez-vous le dérangeant « Love and Bruises » avec Tahar Rahim), marque une petite rupture dans l’œuvre sinueuse du cinéaste. Non seulement il a été accepté par les autorités chinoises, ce qui n’était pas arrivé depuis longtemps (il a d’ailleurs subi 5 ans d’interdiction de tournage dans son pays), mais de plus il s’inscrit dans un genre différent, tendant vers le polar, voire le thriller. Il s’agit donc d’un film certes plus lisse mais plus avenant qu’à l’accoutumée, avec malgré tout une constante : celle de la thématique des sentiments, qui reste bien présente, à travers trois histoires d’amour ayant pour vecteur commun un homme adultère.

Grâce à une mise en scène précise et un habile montage, qui sème volontairement la confusion entre les différents récits, on découvre peu à peu que la piste que l’on croyait être principale est en fait l’ingrédient d’une intrigue multiple. L’usage d’une pluie battante, toile de fond des scènes les plus sombres et les plus violentes, renforce par ailleurs efficacement la noirceur du film. Il manque cependant un peu de subtilité pour que la sauce prenne. La dramatisation par la musique, trop présente, et la faiblesse de l’enquête policière qui vient se greffer à la trame générale, créent une certaine instabilité. Plus le film approche de son dénouement, plus il s’enlise dans ses conclusions, invoquant à tout-va des justifications sociales et sociétales superflues. C’est bien dommage, car la première moitié de ce long-métrage présageait un film poignant.

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