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Un ancien fakir, désormais serveur dans un bar de Singapour, vit seul avec son fils de 10 ans. Dépressif, ruiné, il rentre tous les soirs complètement ivre et pleure le départ de sa femme, au grand désespoir de son fils. Jusqu’au jour où le patron de son bar, informé de ses talents de magicien, lui propose de monter un nouveau spectacle. L’occasion pour lui de reconquérir sa dignité et l’amour de son fils...
Singapour est un pays dans lequel se côtoient plus ou moins bien différentes ethnies. Il est plutôt rare qu’un réalisateur d’origine chinoise s’intéresse au destin d’un Indien, et c’est pour quoi « My Magic » représente déjà en soi une curiosité. Au-delà de cet aspect culturel, il convient de noter que Francis Bosco, qui interprète le père, est un authentique magicien. Ses performances de lévitation, de cracheur de feu, de mâcheur sur verre et de résistance à toutes les agressions physiques sont réelles, effectuées sans trucage dans le film. Préparez-vous donc à quelques scènes effroyables, qui permettent de souligner les contradictions du personnage : à corps invincible, cœur anéanti.
« My magic » est un genre de fable, de conte pour adulte où il est question d’amour, de sacrifice, de rédemption et de volonté de vivre. On lui reprochera une approche esthétique assez pauvre, une interprétation approximative et de réels problèmes de post-synchronisation. Mais l’important n’est pas là. L’histoire possède une grande charge émotionnelle, portée par un protagoniste dont la dimension tragique et désespérée nous envahit. Avec un personnage de cette force, Eric Khoo tient les ficelles de nos sensations, entre émerveillement et compassion, et livre un film efficace qui pourrait bien frapper en plein cœur.
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