© Gebeka Films
Roger a 11 ans. Autant vous dire tout de suite qu'on est dans les années 40 car s'appeler "Roger" et avoir "11 ans" de nos jours, c'est de la Science-fiction ! Voilà donc notre petit Roger envoyé dans l'école la plus dure de la région, avec l'institutrice la plus sévère, la célèbre Mumu. En effet, bêtises après bêtises, Roger a essuyé les brimades de son père qui lui laisse une dernière chance, sinon, c'est la maison de correction. Roger doit donc se comporter en gentil garçonnet de son âge, mais à 11 ans, est-ce bien possible ?
Ce nouveau film de Joël Seria (réalisateur des "Galettes de Pont-Aven"), après une longue absence derrière la caméra, séduit par certains côtés mais déçoit par d’autres. Cet univers très post-Seconde Guerre mondiale parfaitement reconstitué a l’énorme qualité de ne pas recopier « Les Choristes » dans tout ce qu’il avait de plus guimauve. Seria est dans un registre plus vrai, plus brut, plus social. On apprécie l’étude de la relation professeur / élève mais aussi et surtout parent / enfant qui sonne très juste.
On y est, on y croit, on le vit. On peut ici féliciter l’ensemble des comédiens qui ne font pas semblant. Sylvie Testud est parfaite en prof tyrannique qui n’y va pas de main morte quand il s’agit de s’en prendre aux élèves et aux surveillants ! Jean-François Balmer et Bruno Lochet amusent énormément dans leur rôle de faire-valoir à l’écoute. Dominique Pinon est diaboliquement détestable en père fouettard. Et Hélène Noguerra (la copine hystérique de « L’arnacoeur ») séduit en princesse du monde bourgeois.
Le problème, c’est qu’on a régulièrement cette désagréable sensation de déjà vu et on regrette que pour son grand retour sur grand écran Seria ne soit pas allé plus loin : plus loin dans l’émotion, plus loin dans l’originalité. Ça fonctionne très bien une bonne partie du film, ça lasse tout de même un peu quand ça tire en longueurs. Reconnaissons tout de même que « Mumu » évite les facilités et les grosses ficelles du genre, ce qui en fait un joli petit film d’auteur à part entière. Dommage qu’il n’emballe pas plus que ça et qu’une fois consommé, on l’est trop vite oublié.
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