Une femme vit avec son mari et ses quatre enfants dans une maison en frange du plus grand cimetière juif, sur le Mont des Oliviers. Son mari, professeur en Yeshiva, est souvent absent, et leur relation est loin d'être basée sur la passion. La journée comme le soir, elle croise différentes personnes sur le site, des personnes en deuil, des ouvriers arabes, des squatteurs, des prostituées...
Ce film israélien, présenté dans la section Orrizonti du Festival de Venise 2015, bénéficie sans contexte de l'unité de lieu de son action, située dans un impressionnant cimetière juif, tout en escaliers, dont la blancheur des tombes et leur irrégularité, constituent un décors hautement cinématographique. Dans ce lieu insolite et lumineux, symbole important pour le peuple juif (c'est là où se relèveront les morts le jour de l'apocalypse), vit Tzvia, une femme juive, pieuse, éduquant ses quatre jeunes enfants dans la religion, s'occupant dévotement de son mari, mais frustrée par l'absence d'amour dans son couple.
Si le scénario semble minimal, c'est parce que le désir de voir le monde, le désir d'une autre vie, loin des contraintes familiales, se fait ici jour peu à peu. Esquissant des enjeux de territoire et ses imbrications avec la religion, le film propose une remarquable fin ouverte, questionnant chacun sur sa capacité à briser ses chaînes ou à renier le désir. Un film tout en subtilités, à l'égal du jeu de son actrice principale, Shani Klein, dont l'aspect physique oscille lui aussi au fil du film entre rigueur et apparente liberté.
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