© Mars Distribution
L’un des meilleurs agents de la CIA est envoyé à Londres pour une mission très précise : trouver Stanley Kubrick et le convaincre de réaliser un film sur un alunissage au cas où celui de la mission Appollo 11 n’aboutirait pas. Mais tout ne va pas se passer comme prévu…
S’il était encore inconnu dans le monde du septième art, Antoine Bardou-Jacquet manie depuis longtemps les caméras sur les plateaux de tournage de publicités. Et pour son passage sur grand écran, le réalisateur a pu s’appuyer sur un pitch délirant. Vaste parodie sur fond de théorie du complot, le métrage narre les mésaventures d’un agent de la CIA censé approcher Stanley Kubrick pour lui faire filmer un faux alunissage au cas où Appollo 11 n’atteindrait pas le satellite naturel de la Terre. Sauf que ce militaire bourru et particulièrement grossier va se faire piéger par un petit agent artistique sans le sou, provoquant une succession de quiproquos et de situations délirantes.
Si les premières minutes et l’ambiance psychédélique promettaient une suite complètement déjantée, le trip sera moins transcendant que prévu. Et ce demi-succès s’explique avant tout par un scénario bien trop faible pour véritablement lancer le récit sur les rails de la comédie subversive. Néanmoins, sans limites et sans complexes, ce vaudeville sous acides offre plusieurs séquences culte où l’on ne compte plus les insultes et les gros mots. Mais à force d’enchaîner uniquement les vulgarités sans se soucier de sa trame narrative, "Moonwalkers" devient plus lourd que drôle, les sourires timides remplaçant rapidement les rires.
Malgré ces errances scénaristiques, la multiplication des seconds rôles et le talent des comédiens permettent d’éviter le naufrage. Avec un mafieux adepte des maquettes, un groupe de rock pas très talentueux, des agents gouvernementaux dépassés, et un réalisateur complètement perché, la galerie de personnages invités à la fête évite l’ennui de s’installer. Ron Perlman et Rupert Grint font même très bien le job, mais leur volonté n’est pas suffisante pour effacer toutes les maladresses d’un métrage qui avait pourtant le potentiel d’une grande farce burlesque. Que de regrets…
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