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Alors qu'Aileen (Charlize Theron) est sur le point de se donner la mort, elle décide de dépenser les cinq dollars qu'elle vient de se faire en tapinant, en allant boire une bière. Dans le bar gay voisin, elle fait alors la rencontre de Selby (Christina Ricci) qui va devenir une inattendue maîtresse...
Monster est une description minutieuse de la déchéance d'une jeune femme déçue par la vie, mais qui veut croire une dernière fois à l'amour. Alors qu'elle croit avoir touché le fond, sa rencontre avec une lesbienne réservée va bouleverser sa vision des choses, et lui permettre d'avoir une raison de se rebeller. Car ce sont bien là les motivations de la laissée pour compte, qui, après une adolescence naïve, où elle était prête à croire aux contes de fées qu'on lui enseignait, elle découvre la réalité du monde, des hommes, et la prostitution. Le film de Patty Jenkins constitue à cet égard une peinture des plus rudes de la société américaine, et de l'absence des chances que chacun est sensé avoir. Au lieu de cela, c'est l'exclusion systématique et l'impossibilité de se réinsérer qui fait la violence du film, au travers notamment des scènes d'entretien avec de possibles employeurs.
En tueuse malgré elle, Charlize Theron est méconnaissable. Vingt kilos de plus et un sourire terne, font d'elle une femme quelconque, peu engageante, marquée par la vie. Certains verront dans ce portrait, une photo de la camionneuse qu'on imagine nécessairement goudou. Mais loin de ce cliché facile, ses emportements, sa rancoeur teintée d'un amour infini, en font presque un personnage attachant, malgré tous ses penchants destructeurs pour elle-même comme pour les autres. Et ses actes délibérés à la fin de l'histoire, finiront de troubler un spectateur déjà bien remué. Incisif.
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