© Sony Pictures Releasing France
Durant son émission, le présentateur Lee Gates se retrouve pris en otage par un jeune homme bien déterminé à faire exploser le studio s’il n’obtient pas ce qu’il désire. Ce sont alors des millions de spectateurs qui vont assister en direct au déroulement de ces événements…
Qui dit Festival de Cannes, dit glamour. Et sur cet aspect, "Money Monster" avec Julia Roberts et George Clooney dans les rôles principaux promettait de remplir aisément le contrat d’une montée des marches chic et sexy. Mais en plus de l’aspect people, le métrage s’avère être une très grande réussite, un pur divertissement qui tient le spectateur en haleine tout en multipliant les vannes aiguisées. Car si le sujet est éminemment sérieux, le traitement de Jodie Foster et de ses deux scénaristes est empli d’humour et de sarcasmes, faisant de ce métrage une récréation jouissive. Le postulat de départ est laconique : un présentateur se fait prendre en otage en direct à la télévision. Très rapidement, on comprend les motivations du jeune criminel : il a perdu tout son argent en suivant les conseils peu inspirés de Lee Gates, l’animateur en question.
Thriller cynique et sarcastique, "Money Monster" impressionne par sa propension à multiplier les rebondissements sans jamais sombrer dans l’outrance. Sans sa tension permanente et ses fulgurances scénaristiques, le film aurait facilement pu tomber dans la même vulgarité que celle du star-system et de la télévision à l’ère 2.0 que le film tente justement de décrier. Mais grâce à une mise en scène frénétique et des acteurs particulièrement inspirés (mention spéciale à Julia Roberts), cette œuvre satirique reste toujours du bon côté de la frontière. Les différents événements s’enchaînent alors avec une fluidité sidérante, trouvant le ton juste pour que le drame ne l’emporte jamais trop. À ce titre, le personnage du preneur d’otage est magnifiquement esquissé, permettant au projet d’être bien moins manichéen que prévu.
Néanmoins, Money Monster n’est pas exempt de défauts, en particulier à cause d’un montage trop académique et d’un moralisme trop pesant. Mais ces errances ne nous enlèvent en rien notre plaisir, le spectateur étant embarqué depuis bien longtemps dans ce tourbillon passionnant où le sentiment d’urgence croise les instincts de survie. Oui, les clichés sont nombreux (les flics stupides et le négociateur balourd n’étaient pas nécessaires). Oui, le sujet de la finance n’était pas le meilleur (on sait déjà tous que les pourris sont nombreux), mais ces simplicités scénaristiques sont agencées de sorte à renforcer le suspense et à nous en mettre plein la vue. Nous prenant aux tripes, le film ne cesse jamais de divertir tout en invitant même à réfléchir sur la manière dont nous consommons les médias au-delà des considérations politico-financières. Pour un thriller qui assume parfaitement son aspect modeste en ne cherchant pas à intellectualiser son propos, c’est déjà bien plus que ce qu’on lui demandait…
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