© MK2 / Diaphana Distribution
Diane, jeune mère célibataire, entretient une relation très difficile avec son fils, Steve. Violent et hyperactif, il a beaucoup de mal à maîtriser ses émotions et sa force. Après qu’il a été renvoyé d’une institution, Diane veut de nouveau tenter de vivre avec Steve, dans une petite maison de banlieue, à l’abri des regards et au calme. Complètement démunie face aux crises de son fils, Diane va trouver en sa voisine Kyla un important soutien et pour Steve, l’arrivée de cette femme dans son quotidien marquera un nouveau départ. L’espoir de se défaire de ses démons et de prouver à la femme de sa vie (sa mère) qu’il est quelqu’un. Quelqu’un de bien…
Contrairement à de nombreux critiques, je ne vous ferais l’affront de vous dévoiler ce petit truc qui fait qu’on adore ce film. Ce tout petit truc auquel seul un être d’une extrême sensibilité pouvait penser. Un truc qu’aujourd’hui dans le cinéma international, seul Xavier Dolan pouvait faire, et que nombre de journalistes zélés ont voulu dévoiler. Si vous êtes passé au travers des mailles du filet et n’avez aucune idée de ce dont je parle, vous faites partie des bien heureux qui auront le plaisir de savourer "Mommy" comme la pépite cinématographique qu’il est.
Obsédé par les relations mère-enfant, et particulièrement mère-fils, Xavier Dolan semble vouloir une nouvelle fois régler son Œdipe, cinq ans après "J’ai tué ma mère", son premier long-métrage (réalisé à 19 ans et qui fut quatre fois primé à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes). Mais cette fois-ci, en mettant en scène trois fabuleux acteurs : Antoine-Olivier Pilon, un blondinet aux traits boudeur et à la moue faisant penser à Macaulay Culkin ("Maman, j’ai raté l’avion"), et ses deux actrices fétiches, Anne Dorval et Suzanne Clément. Et on peut dire qu’il est sacrément fasciné par ces deux femmes, et semble totalement amoureux d’elles, au sens professionnel du terme. Anne Dorval interprétait déjà la mère de Xavier Dolan dans son premier film, puis apparaissait dans son deuxième long-métrage, "Les Amours imaginaires", et dans son troisième, "Lawrence Anyways", dans lequel il avait donné le premier rôle féminin à Suzanne Clément. Ici, dans "Mommy", il a réussi à conjuguer l’énergie et la délicatesse des deux, jouant toujours sur ce qui les oppose pour mieux les réunir. Opposant le feu d’une femme faussement sûre d’elle à la glace d’une femme qui ne semble exister aux yeux de personne, mais toutes deux semblables par l’amour qui les lie à cet adolescent hors norme.
Ceux qui reprochaient à Dolan ses BO saturées seront ravis d’entendre qu’il se soit assagi et sélectionne avec soin des morceaux populaires de la fin des années 90, qui collent parfaitement à l’ambiance de chaque scène. Ceux qui lui reprochaient une approche clippesque de ses films seront aussi ravis de voir qu’il n’utilise les ralentis qu’avec parcimonie. Ceux qui lui reprochaient de se mettre en scène seront ravis de le savoir uniquement derrière la caméra.
En résumé, "Mommy" est un film atypique, magique, poétique, plein de tendresse et d’espoir. Une ode à l’amour avec un grand A, que seul Dolan pouvait réaliser. Un chef-d’œuvre absolu.
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