© Warner Bros. France
Cam Brady, congressiste américain de Caroline du Nord, se lance pour la cinquième fois en campagne électorale pour un siège à Washington. Mais le candidat fait une première erreur en laissant à sa maîtresse un message téléphonique dans le répondeur d’une famille bien chrétienne. Le pire est à venir quand Marty Huggins se lance dans la campagne, soutenu financièrement par les frères Motch, des investisseurs véreux…
Coups bas, pièges, argent, sexe…, on trouve tous les ingrédients des campagnes électorales dans cette comédie réalisée par Jay Roach, le père de "Austin Powers" et "Mon beau-père et moi". Ce film pourrait presque passer pour une parodie ZAZ de "House of cards" si la série américaine n’était pas en fait sortie sur les petits écrans un an après ce film. Dans "Moi, Député" (référence au « Moi, Président » de François Hollande !), il est question de se moquer des campagnes électorales américaines souvent financées à hauteur de plusieurs millions de dollars, argent qui passe dans des meetings disproportionnés et de nombreux clips où les candidats approuvent ce message.
Les deux opposants sont à la base de grands grignols. Le premier, Cam Brady (inusable Will Ferrell en pervers idiot), est une grande gueule qui a la braguette constamment ouverte et qui, malgré quatre mandats, n’y comprend rien en politique. Le second, Marty Huggins (inusable Zach Galifianakis en autiste et simplet), est un gentil rondouillard, maladroit et fragile qui se lance pour la première fois en politique. Autant dire que le niveau n’est pas bien haut et que la campagne s’en ressentira forcément ! Pour mener à bien les hostilités, chacun a son directeur de campagne occupé à contrôler les sondages, à le conseiller sur la coupe de cheveux ou les chiens à avoir !
Tous les coups sont permis avant les élections, et avouons-le, quelques perles d’humour crétin sont à créditer au film. Ainsi, les moments les plus drôles sont lorsque Will Ferrell boxe par inadvertance d’abord un gentil bébé, créant ce que les médias appelleront un « baby punch gate », puis dans les mêmes conditions Huggy, le chien de "The Artist" ! Dans la série des gags qui fonctionnent parfaitement, arrivent ensuite les faux spots publicitaires et les reportages tournés pour se mettre en avant ou pour ridiculiser son adversaire (comme en le rapprochant des dangereux talibans d’Al-Qaïda rien qu’avec ses sourcils). C’est crétin et il vaut mieux en être client pour apprécier !
On regrettera donc que le film n’aille pas plus dans l’humour border-line et qu’il ne soit pas plus corrosif. D’ailleurs l’histoire se trouve finalement une morale qui sauve les principaux personnages. Tout est donc bien qui finit bien. Et on se dit que comme les candidats sont achetés par des investisseurs véreux, les producteurs de ce film ont eux aussi fait marcher leur chéquier pour un horrible mais consensuel happy end.
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