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© Le Pacte

MINUSCULE : LA VALLÉE DES FOURMIS PERDUES


un film d'animation de Thomas Szabo, Hélène Giraud

Alors qu'un couple dont la femme est sur le point d'accoucher quitte la forêt en laissant derrière lui des éléments de son pique-nique, ce sont les insectes qui viennent s'emparer du festin. Une colonie de fourmis décide d'embarquer une boîte de sucre dans laquelle s'est réfugiée une jeune coccinelle blessée. Ces animaux vont alors collaborer dans le long voyage jusqu'à la colonie...


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Une véritable odyssée

La série animée "Minuscule" a fait l'objet de deux saisons qui ont été diffusées sur France 2 à partir d’octobre 2006, puis sur France 5. Les inconditionnels, dont je fais assurément partie, se demandaient bien comment d'un format de 5 à 6 minutes conférant au petit conte amusant, les créateurs Thomas Szabo et Hélène Giraud allaient bien pouvoir faire pour adapter celle-ci en un film d'animation d'une heure trente, tout en gardant une dimension universelle et enfantine au récit. Le pari est incontestablement réussi, alliant bon nombre de personnages de la série et véritable récit d'aventure.

Fait de prises de vues réelles sur lesquelles viennent s'incruster des insectes numériques auxquels les auteurs ont attribué des traits de caractères bien sentis (famille de coccinelles intelligentes et moqueuses, bande de mouches menaçantes, troupe de fourmis au sens militaire, araignée silencieuse et souvent dépassée...), le long-métrage engendre immédiatement l'empathie des plus petits, comme des plus grands. Car la première héroïne de cette histoire est une jeune coccinelle, qui en s'égarant, va s'éloigner de ses parents et y laisser une aile. Réfugiée dans une boîte de sucre, elle va alors se retrouver transportée par des fourmis noires, vers leur lointaine fourmilière.

Le scénario entame alors le cœur du long-métrage, tel un improbable road movie, où les morceaux de bravoures rivalisent de créativité avec un humour tout en légèreté. On a ainsi droit à une poursuite dans les rapides d'une rivière, entre la boîte de sucre, guidée tant bien que mal par les fourmis noires, et une canette de soda, occupée par de méchantes fourmis rouges. Quant au siège de la fourmilière, il relève du véritable champ de bataille, alliant intelligence supposée des diverses bestioles (et si on apprenait à se servir d'une allumette...) et curieux objets trouvés. Malheureusement, entre les deux, le film souffre d'une légère baisse de rythme due à la longueur du trajet.

Sans jamais se départir d'un humour plutôt taquin, le film fait preuve d'une certaine morale (les conséquences de l'insouciance, les limites du jeu, le respect de l'autre, ou encore l'entraide nécessaire...) qui devrait sans problème toucher les plus jeunes et satisfaire les parents avides d'une alternative aux sempiternels Disney. Le cinéma français a donc de quoi s'enorgueillir de ce projet original, techniquement proche de la perfection, et aussi riche en aventures qu'en personnages à l'étrange humanité.

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