© Bac Films
Il y a une dizaine d’années, un policier vendéen à été contraint de fermer le dossier « Mineurs 27 » pour sauver sa peau. De leur côté, deux adolescents tentent tant bien que mal de vivre avec leur passé. Un évènement inhabituel va les faire se rencontrer.
Sept ans après avoir cosigné avec Gilles Lellouche la comédie controversée « Narco », Tristan Aurouet revient à la réalisation avec ce « Mineurs 27 », polar bancal à la narration hasardeuse et aux enjeux limités. Pourtant, il serait malvenu de considérer le métrage comme un échec total, car malgré ses nombreux défauts (longueur des plans excessive, difficulté à relier les deux récits constituant la trame scénaristique), le film se permet des audaces cinématographiques le distinguant du tout venant du cinéma français. Traitant de la pédophilie avec noirceur mais sans jamais verser dans le sordide ni le voyeurisme, Tristan Aurouet filme sa nébuleuse intrigue policière en format 1:33 (l’équivalent du 4:3 en télévision, soit une image carrée) et effectue un travail étonnant sur l’image (expérimentations sur la profondeur de champs, captation des visages en plans très serrés) et le son (les divers bruits de la bande sonore représentant l’état intérieur des personnages). Aussi, on peut saluer le courage du réalisateur, qui a su faire fi des conventions de mise en scène quitte à se mettre le « grand public » à dos.
Du point de vue de la construction du récit, c’est moins réussi et on s’ennuie lors du premier tiers du film, dans lequel deux adolescents se disputent la même fille (la belle Marie-Ange Casta, sœur de Laetitia) alors que le personnage principal, interprété par Jean-Hugues Anglade, en est singulièrement absent (on le voit à peine quelques minutes). Du coup, on tente péniblement de reconstruire la narration en forme de mosaïque (le début du métrage est explicité par la révélation finale) tout en admirant la beauté des images, le jeu des acteurs (plutôt convaincants) et les idées de mise en scène. C’est peu, c’est vrai, mais même si « Mineurs 27 » est loin d’être une grande réussite, il a le mérite de rester un objet filmique atypique et formellement intéressant, ce qui se fait de plus en plus rare dans l’Hexagone.
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