©pathé distribution
Après avoir déménagé dans un pavillon flambant neuf, Damian, 7 ans, découvre un sac plein de Livres Sterling, tombé par hasard sur sa cabane près de la voie ferrée. Seul problème, nous sommes à 14 jours du passage de l’Angleterre à l’Euro…
On est en droit de s’étonner de la faible distribution dont bénéficie le nouveau film de Danny Boyle, auteur de Petits Meurtres entre amis, Trainspotting et, plus récemment, 28 jours plus tard. Car son Millions, sans être un chef d’œuvre, n’en est pas moins un conte pour enfants, à la fois délicieusement rythmé, coloré et inventif. Etrangement, on notera que le film sort deux semaines avant L’avion, de Cédric Kahn, qui traite du même sujet : le deuil d’un parent, vu par des enfants.
Dans une première partie, exit le père éploré mais digne, les enfants sont livrés à leurs propres décisions, dans leurs propres mondes : celui des Saints, dont Damian connaît tous les destins atroces, ou celui de la cour d’école, dont Anthony, son frère aîné, va devenir l’éminence grise à coup de pots de vin. La bonne idée de Boyle est de donner corps aux différents fantasmes de ces gosses, qu’il s’agisse des visions de Sainte Clarisse fumant comme un pompier pour le petit, ou des délires à la Men in black pour le plus grand. Le réalisateur dose humour et menaces, en jonglant entre des plans audacieux, que les couleurs saturées éloignent du réel.
Il place ainsi son film dans le domaine du conte, que l’implication du père dans une deuxième partie, ne fera pas totalement revenir à la normale. Car entre la naïveté parfois agaçante du petit, et le courroux du grand envers la « nouvelle femme » de la maison, les adultes eux aussi pètent les plombs à l’idée de devoir courir contre la montre. Au final, Millions est aussi touchant qu’imaginatif, laissant tout ce petit monde face à la possibilité de reformer une famille, et de construire un nouvel avenir. Comme la promesse d’un coup d’accélérateur dont le metteur en scène à la secret.
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