En 2024, un seul et unique réseau de métro relie les principales villes d'Europe : Trexx. Un homme comme les autres continue d'écouter sa voix intérieure, et fait la connaissance de la fille qui joue dans la publicité pour le fameux shampoing "Invoice"...
Ce film d'animation suédois, qui compte quelques voix renommées (Vincent Gallo, Juliette Lewis...) lorgne du côté des films paranoïaques inventant des mondes totalitaires, dans lesquels le contrôle de l'individu par l'Etat ("Brazil", "1984") ou par l'entreprise ("Southland tales", "Bienvenue à Gattaca"...), est la règle. Ici, le monde créé est à la hauteur de l'attente suscitée par une intrigante affiche : gris, esquinté, les seules couleurs étant celles des lèvres des personnages ou de rares panneaux "sortie".
Difficile du coup pour le personnage, dont on entend les moindres pensées, de se trouver de réelles motivations pour se sortir de cet univers, malgré la présence de la belle qu'il n'a de cesse de suivre. Ses aspirations restent minimalistes, ses rêves peu enivrants, et l'horizon de grisaille ne laisse aucune perspective potentielle au personnage, contrairement au fameux monde construit récemment dans "Norway of life" où une petite musique émanait de rares trous dans les murs, donnant l'espoir d'un ailleurs.
Malgré les amusantes trouvailles concernant les noms du shampoing (Invoice = "voix intérieure"), ou du dirigeant de Trexx (Ivan Bahn, qui signifie train en allemand), l'on finit aussi par se perdre dans les pensées du personnage principal, omniprésentes, mêlées aux ordres de celui qui est sensé le contrôler au travers du fameux shampoing. Le film s'avère donc un peu trop bavard, et doté de trop peu de suspense. Reste cependant une esthétique sans faille, mêlant visages déformés et réelles prises de vues des mains comme des pieds, à des corps faits d'images de synthèse.
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