© Bac Films
Martine, médecin, vit dans la petite ville d’Arcachon. Sa mère a quitté le foyer conjugal dans les années cinquante, la laissant seule avec son frère, aux cotés de son père. Aujourd'hui, sa fille Audrey, indépendante, est ingénieur, la trentaine. Elle passe voir ses parents qu’elle voit peu, étant donné son travail à l’étranger. Lors de son séjour, elle découvre par aventure un cahier appartenant à sa grand-mère, qui explique les raisons du départ de cette dernière. Les relations entre Audrey et sa mère sont distante...
Julie Lopes-Curval signe ici son troisième long métrage dans lequel elle dresse un portrait de famille où règne les non-dits. La famille décomposée, où chacun essaye de réparer ses erreurs tant bien que mal, de se racheter, est au cœur du film. La réalisatrice a fait le choix de ces trois générations de femmes pour monter leurs évolutions respectives, car avec le temps, elles ont gagné en liberté. En s’appuyant sur la place des équipements et de l’électroménager de la cuisine, et sur son rôle, le film nous démontre en quelque sorte le progrès de la condition féminine à travers le temps, les époques.
Son récit décrit la difficulté maternelle d’arriver à montrer tout son amour à ses enfants .Les difficultés de Martine, peu démonstrative envers sa fille, agacent quelque peu le spectateur que nous sommes, tant les gestes simples d’affections semblent difficiles. Mais cette comédie dramatique reflète les troubles familiaux présents dans certaine famille. Les relations maternelles, la volonté de réussite professionnel, génèrent parfois des remises en question.
La réalisatrice a choisi Catherine Deneuve pour sa présence forte, incarnant à merveille cette mère de famille en conflit avec sa fille. En ce qui concerne Marina Hands, elle se distingue par une certaine pureté aux yeux de Julie Lopes-Curval. Quant à Marie Josée Croze, elle incarne le choix de la femme libre. Trois femmes pour dire que les conflits familiaux nous absorbent, hantent nos vies. Et Julie Lopes-Curval ébauche la quête de chacun pour son avenir et sa construction personnelle.
Mais le secret de famille apparaît aussi comme une sorte d’alibi pour couvrir les déboires de Martine. La violence des rapports mères enfants est puissante, tout comme les images en flash back qui nous montrent la vie de la femme au foyer des années cinquante. Du coup, il est sûr que le spectateur féminin ne regrettera en rien cette époque résolue. Et l'auteur nous livre ainsi un film aidant à méditer et se ressourcer.
2ème avis
C’est avec « Mère et Filles » que Julie Lopes-Curval revient (dans le cinéma), trois ans après « Toi et moi ». Si l’histoire de ces femmes (perdues) est intéressante et fonctionne correctement, c'est bien l’ennui qui domine du début à la fin de la séance. Malgré une Catherine Deneuve convaincante, on se lasse vite de l’enquête menée par Audrey (Marina Hands) qui semble extérieure au récit.
Les scènes où apparaissent Louise sont d’une lourdeur affligeante et ralentissent le peu de rythme du film. La frustration est d’autant plus grande que le sujet traité avait toute son importance, à savoir la mémoire d’une famille et l’émancipation des femmes. Mais ces femmes nous paraissent rongées par la détresse. Pourtant rares sont les moments où les actrices réussissent à nous émouvoir. Un film qui navigue entre le pathétique et la morosité.
Hugo et Dorian
Cinémas lyonnais
Cinémas du Rhône
Festivals lyonnais