affiche film

© Warner Bros France

MEMOIRES DE NOS PERES

(Flags of our fathers)


un film de Clint Eastwood

avec : Ryan Philippe, Adam Beach, Neal McDonough...

Durant la guerre de 40, lors du débarquement des américains sur l'île ultra protégée de Iwo Jima, une photo prise par un reporter fit le tour du pays...


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Photo film

Quand Eastwood dénonce un mensonge d'Etat

"Mémoires de nos pères" est le premier volet que le cinéaste américain Clint Eastwood a décidé de consacrer à la bataille d'Iwo Jima. D'une originalité certaine, ce projet vise à présenter deux visions des mêmes combats, côté américains avec ce film, puis côté japonais avec "Lettres d'Iwo Jima", dont la sortie est prévue pour Noël aux USA et courant février en France.

Eastwood entame donc son récit en se concentrant sur un groupe de jeunes combattants, heureux d'aller enfin au carnage. Mais il met intelligemment en parallèle le déroulement de la bataille, et le retour au pays d'une partie de ces hommes, sensés accompagner la fameuse photo sur laquelle on les voit planter, dans l'effort, le drapeau américain sur l'île, sensée relancer l'effort de guerre en remontant le moral du peuple. Par petites touches, le scénario (signé en partie par Paul Haggis - "Collision", "Million Dollar Baby") amène à douter de la véracité des faits qui entourent le fameux cliché.

Ressemblant fortement à certaines scènes de "Il faut sauver le soldat Ryan", les passages situés sur le front ne surprennent pas vraiment et ne créent pas non plus l'émotion. La froideur de la guerre ressort cependant, le sépia du film de Spielberg laissant place ici à des tons gris, amplifiant le caractère austère de l'île. Du côté des scènes situées en Amérique, on retrouve des vues de New York qui rappellent forcément "King Kong" de Peter Jackson et l'on est finalement seulement atterré par le tapage médiatique et la manière dont le mensonge passe facilement par le show.

L'écœurement des personnages, et notamment du narrateur, ne sont réellement perceptibles que dans les dernières minutes du film, desquelles se dégage une forte émotion. Les acteurs sont convaincants mais ne disposent à aucun moment de l'occasion de sortir du lot. Ce qui n'était peut être pas nécessaire, le film montrant très bien la manière dont la fraternité était un bien nécessaire en temps de guerre. Cela a forcément un retentissement politique aujourd'hui, d'autant plus que le film arrive en salles à une époque où d'autres mensonges d'Etat ont fini par faire surface. On attend le deuxième regard, qui, espérons le, sera un peu moins académique.

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