affiche film

© Gaumont Columbia Tristar Films

MELISSA P


un film de Luca Guadagnino

avec : Maria Valverde, Fabrizia Sacchi, Géraldine Chaplin…

Une jeune italienne va au cours de son éveil sexuel s'engager dans une voie faite de provocation, de plaisir et d'auto-destruction, sans s'apercevoir des conséquences dramatiques qu’elle génère…


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Photo film

Une lolita malgré elle!

Ce film italien résonne comme un coup de poing, une sorte d'attaque en règle contre la bonne pensée actuelle. Car son sujet est à la fois osé et risqué. A travers des personnages attachants et parfaitement interprétés, le réalisateur parvient à faire exister cette jeune fille en proie à ses désirs, sans trop tomber dans un voyeurisme nauséeux à la Larry Clark.

Par moment le ton du film rappelle furieusement « Les vies de Loulou » réalisé par Bigas Luna. Dans ce film aussi la descente aux enfers suivait les désirs de l'héroïne, qui les contrôlait au départ et se faisait peu à peu happer voire dévorer par une « bête monstrueuse ». Bien sûr ici le propos reste un peu moins pessimiste, la jeune fille devant passer par des moments douloureux avant de devenir réellement femme au sens moral et physique du terme.

Ce drame qui peut se décrire comme l'éclosion d'une nouvelle vie, emmène le spectateur vers un monde obscur, au sein d’une jeunesse italienne où les plus sombres désirs phagocytent une frange de la population. Et cette partie, décrite avec pudeur par le réalisateur, permet de mieux comprendre l'horreur des situations. Cela ne l'empêche pas d'insister sur la noirceur du bellâtre, entraînant cette pure jeune fille vers les sombres allées de ses perversions, sans qu'elle ne puisse en réchapper. Il s’agit là d’une manipulation mentale parfaitement restituée à l'écran.

Les acteurs suivent à merveille le réalisateur et livrent des compositions étonnantes, avec en tête la jeune et très douée Maria Valverde. Et tout cela donne en fin de compte un film dur, à la mélancolie progressive qui décrit avec froideur des moments violents dans une vie en construction. Le passage de l'enfance à l'age adulte oblige à traverser la dure « forêt de l'adolescence » et malheureusement celle-ci semble bien épineuse. Pauvre jeunesse!

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