Aux premiers jours du printemps, une femme avec des lunettes débarque dans une sorte de pension isolée, située en bord de mer. L'accueil est chaleureux, mais un rien étrange: personne ne prend ses bagages, on ne lui fait pas la cuisine, et le matin une vielle dame pénètre dans la chambre discrètement pour vous réveiller...
Un brin de fantaisie et d'air frais ne fait jamais de mal. Voilà à quoi vous convie le petit film japonais « Megane », véritable OVNI cinématographique, dont on ressort sans toutes les clés, mais avec une envie de vivre, de voyager, d'aller vivre ailleurs, lui du stress quotidien. Bien sûr, l'histoire étrange y est pour beaucoup, mais permet par nombre de rituels, de créer une connivence avec les personnages. Là-bas les pensionnaires font la « danse du merci » sur la plage le matin, puis au petit déjeuner mangent des fruits amers, et la journée, la vieille vend des glaces pillées... pendant que les gens sont sensés « scintiller » au soleil !
Lent, loufoque, le film est à cette image, à la fois intrigant et drôle, offrant un rythme autre à un spectateur qui s'interroge forcément, avant lui aussi de se laisser aller à la douceur des rites et des lieux. Symbole d'un nécessaire retour à des valeurs simples, à une sérénité quotidienne, « Megane » doit aussi beaucoup à la luminosité de ces rivages, plages aussi belles que désertes, qui redonneront le goût de la curiosité à notre héroïne engoncée et coincée; Une oeuvre tout simplement envoûtante.
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