affiche film

© Paramount Pictures France

MEGAMIND


un film d'animation de Tom MacGrath

avec : les voix de Will Ferrell, Brad Pitt, Ben Stiller, Tina Fey, Franck Dubosc, Kad Merad...

Alors que sa planète est mise à mal par des forces ennemies, Megamind, petit extra-terrestre aux vrais airs de Martien, est sauvé par ses parents qui le propulsent sur Terre, à bord d’un couffin spatial. Or sur une autre planète, d’autres parents font de même avec leur progéniture à l’apparence humaine et dotée de super-pouvoirs. Cette dernière deviendra Metroman, super-héros sexy, protecteur de Metro City, et ennemi juré de Megamind, bien résolu à devenir le méchant de service...


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Photo film

Pur divertissement

Le nouvel opus des studios Dreamworks, réalisé en 3D, se présente comme LE film d’animation de Noël. Drôle, sympathique et bien rythmé, “Megamind” revisite le thème du vilain petit canard obligé de devenir le méchant de service, faute de place disponible du côté des gentils, et parce que ses déboires d’enfance le prédisposent à la vengeance. Sauf que le vilain canard en question est un martien à la tête d’ampoule et à la peau teintée de bleu, plutôt touchant, dont le chaperon et meilleur ami est un poisson au faciès arrondi, prénommé Nounou.

Là où “Moi, moche et méchant” - film d’animation des studios Universal, auquel on pense immédiatement du fait des similitudes avec son héros - dressait le portrait d’un méchant placide, bougon et obtu, “Megamind” raconte l’histoire d’un être gentil qui se met en quatre pour être crédible dans son rôle de méchant, et cela malgré sa timidité. Être maléfique est un statut qui se mérite, et qui nécessite une panoplie appropriée ! Ainsi, Megamind (doublé en français par Kad Merad) s’attife de tenues étudiées au millimètre près (l’interminable cape noire “Black Mamba” confectionnée sur-mesure par Nounou), de gadgets meurtriers et d’attitudes standardisées (les fameuses répliques “codées”). Son objectif : détrôner le charismatique Métroman, véritable Big Jim adulé par la ville entière, et notamment par une belle journaliste au tempérament de feu... Un ensemble de clichés directement inspirés des classiques de la SF et des Comics (Superman, Batman et Spiderman pour ne citer qu’eux) et qui, s’ils ne révolutionnent jamais le concept du super-méchant, ont au moins le mérite de le tourner gentiment en dérision.

Comme dans tout film d’animation contemporain qui se respecte, petits et grands en ont donc pour leur argent. Et même si “Megamind” offre un niveau de divertissement plus basique et moins introspectif que dans une œuvre de Pixar, il faut bien lui reconnaître un sens élevé du spectacle. Les grimaces de Nounou, perché dans un bocal sur un corps de gorille, et ses inventions à la Dr No donnent à l’ensemble une dimension sympathique et bon enfant. Les maladresses du héros, qui fait tout pour dramatiser chacune de ses interventions, atteignent des sommets d’hilarité (cf. le lecteur audio de Nounou qui switche malencontreusement sur « Lovin’you » de Minnie Riperton lors du discours de guerre de Megamind...). Plus surprenant, le film est empreint d’une certaine nostalgie des années 60, 70 et 80, regorgeant de clins d’oeil aussi bien cinématographiques (« King Kong », James Bond, « Mars attacks »...) que musicaux, avec une bande son qu’on n’attendait pas au tournant (Elvis Presley, AC/DC, et même les Guns N’Roses !).

Il plane donc sur “Megamind” une atmosphère un peu désuète, qui contraste avec sa qualité technique et le principe-même de la 3D. Il s’en dégage néanmoins un certain charme, qui rend l’expérience inédite. Et même si le film n’atteint pas le niveau de créativité d’un “Toy story 3” ou d’un “Madagascar”, il a le mérite de vous donner le sourire pendant toute une journée.

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