© Warner Bros France
Max est encore un gamin. La journée, il joue seul avec une clôture à qui il s'adresse comme à un ami imaginaire, montant son igloo que les amis de sa soeur, plus âgée, détruisent par mégarde. Le soir, après s'être défoulé sur la chambre de la fautive, habillé en pyjama imitation chat, il tient tête à sa mère, qui consacre du temps à son nouveau petit ami. Ingérable, il finit par mordre sa mère, et, honteux, par s'enfuir de la maison. Trouvant une barque, il traverse les mers et se retrouve sur une étrange île peuplée de créatures géantes...
Bouquin culte pour de nombreux enfants devenus grands, "Max et les maximonstres" est aujourd'hui adapté au cinéma par Spike Jonze, auteur inspiré des films de Gondry et réalisateur d'autres aventure bizarroïdes et cérébrales telles "Dans la peau de John Malkovich". Grand enfant, metteur en scène débrouillard et bricoleur, Jonze réussit à saisir dès les premières minutes du film, toutes les contradictions du petit Max, garçon solitaire, qui se cherche des amis tout en craignant le rapport à l'autre. Agressif, hyper-actif, ce dernier est suivi de près par la caméra, toujours virevoltante, que ce soit dans ses jeux dans la neige, sa folie destructrice dans la chambre de sa soeur, ou ses provocations vis-à-vis de sa mère.
Puis, d'un seul coup, le rythme s'apaise, laissant Max errer sur la mer, au gré de sa fuite de la réalité, et rencontrer les fameux monstres, créatures pelucheuses à pattes de canards, corps velus, têtes de bouc, de poulet ou de créature mi-humaine mi-féline. Si leur accueil est un peu distant, voire menaçant, Max semblera y trouver un certain réconfort, ainsi que l'espoir d'exercer auprès d'eux une certaine influence, en se faisant passer pour un roi. Comment s'imposer quand on est petit, pas très balèze, et qu'on ne se trouve beaucoup de qualités qui pourraient intéresser les autres ? Le pouvoir est-il la seule solution, ou le respect passe-t-il par d'autres vecteurs: amitié, franchise, complicité ?
Ce conte cruel, réservé à un public de plus de 8 ans, vous emmènera dans un monde autre, fait de sombres forêts, de sables infinis et d'étranges cabanes en forme de globes. Sur un rythme en dents de scie, il vous conviera à suivre les traces d'un enfant qui doit apprendre l'indépendance, face à un monde où chacun a sa propre vie, où le jeu n'est pas le seul refuge, même si le sérieux ne doit pas toujours l'emporter. Un joli conte, dépaysant et humain, pour mieux aborder l'adolescence. Sans craintes...
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