© ARP Sélection
Louise a grandi au sein d’une famille peu ordinaire. Son père est une star du Rock et sa mère mène une vie de bohème entre mannequinat, drogue et fêtes débridées. Adulte, Louise tente tant bien que mal de conjuguer sa vie de couple et le cancer de sa mère. Alors que cette dernière voit sa vie lui échapper, la jeune fille apprend qu’elle est enceinte...
Lors des ferias de Nîmes, Louise suit son amoureux aux arènes. Au milieu des aficionados, la jeune fille a du mal à supporter la cruauté de la corrida et s’enfuit lors de la mise à mort. Une fois de plus, Louise subit l’insoutenable par amour. Cette situation, elle la connaît depuis son enfance. Déchirée entre sa mère inconsciente et l’icône intouchable d’un père rock star, Louise a appris à se taire et à grandir hors de toute protection maternelle. Pour Alice, sa mère, la petite fille est une copine de plus, avec qui on s’amuse et on va au cinéma. De peur de n’être plus aimée, Louise joue le jeu et se frotte, bien malgré elle, à un milieu hostile à son épanouissement. 20 ans plus tard, Louise souffre toujours de ne pouvoir s’affirmer face aux désirs des autres. Elle est toujours l’esclave affective de sa mère, à présent malade, et lorsqu’il lui arrive de craquer, elle se rattrape par une pirouette, un énième numéro de clown qui amuse tant sa mère.
À force de fuir son bonheur de peur qu’il ne se sauve, Louise s’entoure d’égoïstes qui l’enferment irrémédiablement dans une culpabilité étouffante. Alors, quand elle tombe enceinte, elle panique à l’idée de transmettre son mal-être à sa petite fille. Comment être une bonne mère quand on pense être une mauvaise fille ? Tel est l’essence même du film de Patrick Mille, qui au travers du portrait tout en nuance de cette fille déchirée par une continuelle quête de reconnaissance, décortique les liens viscéraux d’amour filial qui cristallisent les non-dits et amplifient le ressentiment. Le film constate, développe les imperceptibles dérives tout en évitant l’effusion d’un lyrisme tragique. Louise est depuis toujours en proie au doute et le restera. Certes quelques scènes se diluent en longueur, mais l’approche est intéressante et joliment réfléchie. Le portrait est d’autant plus sincère qu’il est justement interprété. Toute jeune actrice, Izia Higelin dévoile un véritable talent. D’un naturel confondant, elle incarne son personnage dans ce qu’il a de plus complexe : sa retenue fragile qui manque à chaque instant de chavirer dans la dépression. Nul doute, pour un premier film, « Mauvaise fille » ne promet que du bon.
LA BANDE ANNONCE
Cinémas lyonnais
Cinémas du Rhône
Festivals lyonnais