© Wayna Pitch
Une adolescente et ses copines lycéennes se racontent des histoires liées au sexe et à la violence, mêlant peur et fantasmes. Son frère, tentant de joindre en vain une de ses conquêtes, se désespère. Un corps de femme est retrouvé sans vie dans un terrain vague. Ce ne sera que le premier...
Ce film argentino-brésilien, dont l'action se déroule dans la banlieue de Rio, en pleine construction olympique, débute par une longue série de plans nocturnes traduisant l'errance d'une jeune femme qui se prostitue et se terminant par son visage hurlant face caméra. "Mata-me por favor" ressemble un peu à un film expérimental, explorant les fantasmes d'adolescents tiraillés entre les pulsions dictées par leurs hormones et leur interrogations sur l'avenir. Les scènes où le groupe de jeunes filles s'amusent à se faire peur, filmées pour certaines en plan zénithal, sont au final aussi hypnotiques que les scènes d'humeurs nocturnes ou celles où la musique se fait envahissante.
La bande son est ici fondamentale, accompagnant une oscillation entre le chic dès apparences et la superficialité des adolescentes. Elle permet aussi de noyer les scènes de prêches adaptés à un public ado, dans lesquelles la naïveté des chansons prône l'abstinence, dans ce qui devient presque un arrière plan. Les deux personnages principaux, une jeune fille qui ressemble à la première morte et son frère, intéressent malgré tout par leurs errances respectives, faites d'expérimentations pour l'une et de désespoir progressif pour l'autre. Quant au final, il permet d'éclairer un peu le propos du film, touchant à la fois à l'universalité de la déception amoureuse et aux tourments liés à la découverte d'une sexualité sans forcément grand sens.
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