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Une actrice qui vient de jouer le rôle de Mary de Nazareth, dans une adaptation de la vie de Jésus, décide de ne jamais rentrer au pays, et entreprend un voyage personnel et spirituel…
Le nouveau film de Abel Ferrara a remporté le prix spécial du jury à Venise 2005, et vaut à Forest Whitaker l’une des interprétations les plus formidables de sa carrière. Celui-ci est le véritable personnage central du film, incarnant un présentateur télé, aux prises avec ses doutes, ses compromissions professionnelles et ses relations conflictuelles avec ses proches. Ferrara instaure en fond, d’étranges coïncidences, et les prémices d’une foi soudaine qui finissent par troubler le spectateur. Le sombre et sobre plateau télé qui sert de décors à une grande partie du film, rajoute aux moments de froideurs que met en avant le film.
Mais l’on ressort de Mary avec en tête une incompréhension globale. Car si l’on sent pointer une critique du phénomène The passion de Mel Gibson, et du tapage médiatique qui eut lieu l’an dernier, le réalisateur lui trouve aussi ses raisons, légitimes en apparence, de démonstration d’un droit de point de vue, face à la censure. Ne jugeant donc personne, et cantonnant le personnage de Juliette Binoche à de brèves apparitions, Ferrara passe à côté de toute émotion. Car même les excès de croyances, qui étaient par exemple au coeur du Signes de Shyamalan, étaient plus puissamment évocateurs ou saisissants, y compris pour les non croyants. Aurait-il finalement raté sa cible ?
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