© 20th Century Fox France
Une fois que les hommes ont mangé, les femmes se regroupent et mangent à leur tour, en silence. Marcy May profite d'un moment où elle se retrouve seule, pour s'échapper. Elle se réfugie chez sa sœur et son beau-frère...
La construction de « Martha Marcy May Marlene » semble au départ linéaire, offrant quelques flash-back sur la vie de Marcy May dans la propriété de la secte dont elle était devenue membre. Mais celle-ci s'avère rapidement aussi complexe que l'esprit torturé d'une femme ayant subi des lavages de cerveau, et devant jouer des rôles sous l'influence de l'homme tant admiré, gourou mélangeant allègrement sexe, violence physique et pression psychologique, pour se faire respecter et « aimer ».
À la manière d'un peintre impressionniste, Sean Durkin donne à voir, au milieu du mutisme inquiet d'une Marcy May incapable de se réinsérer, des petites touches de la vie interne à la secte. Dans ce tourbillon grandissant de moments aussi courts que parfois perturbants, il dévoile peu à peu le fractionnement des identités, qui permet de brouiller les pistes, contrôler les ouailles et parfois masquer les vraies activités de cette organisation.
Rapidement, les apparences ouvertes et l'image de liberté volent en éclats, grâce à l'interprétation habitée d’Elizabeth Olsen et à une fine étude des préceptes qui régissent la vie quotidienne, et peuvent faire basculer dans la peur. Ainsi, il est bien beau de ne pas fumer ou boire, ou d'avoir d'autres valeurs que l'argent ou les biens... surtout quand on vole les autres, voire pire. La dénonciation est claire et sans bavure, et le film, hypnotique, réussit une description presque anthropologique des rouages d'une secte. Angoissant.
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