© celluloid dreams
Masuoka est obsédé par les phénomènes de peur : d'où provient-elle et à quoi conduit-elle ? Il a filmé dans le métro le suicide particulièrement violent d'un homme dont le visage était marqué par une stupeur indicible. Ces images l'obsédant, il traque inlassablement dans les rues de Tokyo, caméra à la main, des éléments de compréhension. Ses recherches le conduisent à un monde souterrain, surnaturel et inquiétant...
Auteur de ghost stories (The Grudge) sous écrites quoique formellement maîtrisées, Takashi Shimizu signe ici un film atypique qui déjoue tout classicisme. Tournage en numérique, rôle principal tenu par le très subversif réalisateur Shinya Tsukamoto… Autant d’éléments troublants pour un résultat qui ne l’est pas moins.
Exploitant à fond l’aspect brut du format DV, Marebito offre des visions cauchemardesques saisissantes, notamment lorsque le « héros » s’aventure dans un monde souterrain claustrophobe. Partant d’un postulat simple (sonder la peur à l’état brut), Shimizu en dérive rapidement, lorgnant vers le vampirisme, le cloisonnement mental façon Polanski ou encore le slasher. Pour finir dans une dégénérescence psy malvenue.
Et si les ambitions du scripte sont mal défrichées, la puissance évocatrice de certaines scènes n’en finit pas de déranger. A l’arrivée le film vaut plus pour son pouvoir de perturbation et son anticonformisme fascinant que pour son propos. En tout cas, de telles visions fantasmatiques mériteraient meilleur scénario.
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