affiche film

© Mars Distribution

MAINS ARMÉES


un film de Pierre Jolivet

avec : Roschdy Zem, Leïla Bekhti, Marc Lavoine, Nicolas Bridet, Nina Meurisse…

Lucas est un homme solitaire et mystérieux qui se consacre entièrement à sa profession de policier. Toutefois, pour les besoins d’une enquête sur un trafic d’armes, celui-ci va être amené à renouer avec son passé et à affronter de vieux fantômes, notamment sa fille devenue également policière...


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Photo film

Un thriller trop poussif et contemplatif

Après avoir réussi à donner une excellente suite à sa comédie sur le monde ouvrier « Ma petite entreprise » en 2008, Pierre Jolivet a décidé de revenir à ses premiers amours et de se replonger, à nouveau, dans l’atmosphère d’un commissariat. Après plusieurs années de comédie, ce retour aux sources était plus qu’attendu par un grand nombre de cinéphiles; et malheureusement, les espoirs placés en ce projet sont rapidement anéantis par la piètre qualité du métrage. Coutume oblige, c’est Roschdy Zem qui est chargé de porter le film, épaulé dans sa tâche par l’une des nouvelles figures du cinéma hexagonal, Leïla Bekhti. Leur duo fonctionne pourtant à merveille, la belle parvenant allègrement à jouer la fille fragile et hostile et Rochdy, excellant en père désabusé, maladroit car dépassé par les évènements. Le pan « drame familial » occupe ainsi une part importante de l’intrigue, l’évolution de la relation père/fille se dessinant en creux de l’enquête policière. Néanmoins, la crédibilité de cette union conflictuelle va être mise à mal par l’accumulation de clichés dans laquelle tombe le métrage (on ne compte plus les scènes du père vacillant, ne parvenant à ouvrir son cœur).

On aurait pu alors se contenter d’un simple thriller policier efficace. Malheureusement, les séquences destinées à l’intrigue principale (un trafic d’armes volées servant à des braquages) ne parviennent pas à exalter le spectateur, bien au contraire, elles ont tendance à condamner le film à une perpétuelle vacuité. Le rythme du métrage est à peu près le même que celui d’une course entre une tortue et un escargot, et les avancées de l’enquête sont bien trop prévisibles pour pouvoir intéresser. Pire, Pierre Jolivet, dans une volonté certes louable, mais avortée de pimenter l’ensemble, enchaîne des stéréotypes sur les forces de l’ordre avec les policiers super gentils qui protègent les filles parce qu’elles sont fragiles et les policiers super méchants qui, bien évidemment, sont également corrompus. Toutefois, le casting est impeccable et le talent des acteurs, y compris les seconds-rôles, permet de faire passer la difficile pilule.

Malgré cet amas de maladresses et de ratés, certains ressorts scénaristiques s’échappent des décombres pour éviter la catastrophe. Le scénario demeure habile dans le sens où il parvient à donner vie à une enquête policière crédible, même si déjà vue, et à offrir plusieurs jolis moments. Quant à la mise en scène, le réalisateur n’étant pas gauche avec une caméra, celle-ci offre quelques éclats, même si à l’image de l’ensemble, elle ne fait pas d’étincelles. Au final, si on attendait un retour triomphant de Pierre Jolivet au film policier, on ne peut être que déçu. Mais si on ne connaît pas cet homme, on pourra alors se satisfaire d’un scénario simpliste mais ambitieux dans sa forme (le clivage familial opposé à la collaboration policière) voire même être surpris si on n’a jamais vu un thriller de notre vie…

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