© Sony Pictures Releasing France
Machete, laissé pour mort, s'est réfugié au Texas, où on lui propose une mallette de dollars pour abattre un sénateur anti-immigration. Mais la fusillade prévue s'avèrera truquée. Piégé, l'homme n'aura qu'une idée en tête: se venger...
En séance officielle au Festival de Venise 2010, les fans de Robert Rodriguez ont pu découvrir le long métrage tiré d'une des fausses bandes-annonces du duo de films "Grindhouse" co-signé avec Tarantino ("Boulevard de la mort" / "Planète terreur") en 2007. "Machete" a pleinement réussi à créer l'évènement, grâce à un casting puissant et sexy, en tête duquel on retrouve Danny Trejo et Jessica Alba, tous deux présents sur le Lido. L'histoire est simple, tournant autour d'un désir de vengeance et de diverses manipulations.
Après une scène d'ouverture mémorable dans laquelle il combat un trafiquant de drogue, notre anti-héros, ex-agent fédéral devenu immigrant illégal va donc s'attaquer à un sénateur peu scrupuleux (De Niro, savoureux). Sur un léger fond politique mettant en avant les incohérences d'un Etat (le Texas) qui prône l'arrêt de l'immigration, alors qu'il en vit, "Machete" reste avant tout un film d'action barré et ultra-violent, qui assume jusqu'au bout ses références à un cinéma Z dans lequel les scènes de bastons, plongeant souvent dans le gore le plus gratuit, alternent avec d'improbables scènes de sexes avec des filles, il faut bien le dire, aux formes plus que généreuses.
Lindsey Lohan, Michelle Rodriguez et Jessica Alba, entre autres, semblent cela dit se délecter des clichés que leurs personnages charrient (comme avec She, l'icône révolutionnaire sexy, directement inspirée du Ché). Ne boudons pas notre plaisir, car morceaux de bravoure et idées saugrenues ne manquent pas, la machette s'avérant un instrument utile, que ce soit pour tourner à gauche ou à droite quand on a transpercé un conducteur par derrière, ou pour s'échapper par une fenêtre, suspendu aux intestins de celui qui était venu vous tuer.
Ici quelques vérités sont bonnes à dire, les cigares sont cubain mais le shit mexicain, les films publicitaires pour tueurs en herbe pullulent, et le clergé en prend pour son grade. Rodriguez s'amuse de tous les clichés. Et son tueur, armé de ses « outils », pourrait facilement être confondu avec un jardinier mexicain, mais dans toute sa bestialité, il plaît aux femmes (voir la torride scène du jacuzzi) ! Le personnage du prêtre, lui, est à découvrir absolument, chaque détail comptant alors, de l'usage des CDRom pour enregistrer les confessions, aux écrans de vidéo surveillance qui forment une croix. "Machete" est donc un film irrévérencieux qui en fout plein la tête à la religion, aux politiques, à la télé et même... à certains immigrants eux-mêmes. Incorrect et cradingue de bout en bout. Et vous le saurez désormais, si vous le croisez : Machete don't text ! Machete n'envoit pas de sms.
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