© Bac Films
Johan et Esther forment un couple harmonieux au sein d’un groupe de mennonites au nord du Mexique. Cette communauté vit en contradiction avec la loi de Dieu et des hommes. Mais la nature des sentiments est identique pour tout un chacun, et un jour Johan s’éprend d’une autre femme de la communauté, Marianne. Un amour partagé qui conduira les deux amants à vivre leur relation dans l’interdit jusqu’au jour où la décision est prise de ne plus mentir, de ne plus se cacher et de tout avouer aux proches…
Cannes recèle parfois de ces films qui vous emportent et qui vous troublent (« De l’autre côté », sortit la semaine dernière) ; Cannes recèle aussi de ces films très laborieux dont la poésie nous frôle sans nous toucher, dont on ne retire de l’histoire que des mots sans phrases et où seules les images ressortent imprimées sans qu’aucun texte ne vienne les légender.
« Lumière silencieuse » fait partie de cette deuxième catégorie de films. On admire le travail de cadrage et de mise en scène, brillamment photographique et artistique. On admire la résonance de la lumière sur les personnages et sur l’histoire, les amants décidant finalement de faire la lumière sur leur histoire d’amour cachée. On admire moins la rareté des dialogues et l’excès d’ellipses qui laissent également le spectateur sans voix. On admire moins les allégories mystiques que seuls les religieux avertis pourront décoder.
Le problème n’est pas tant cette surenchère d’évocations et d’allusions, ce qui est finalement le plus dommageable au film c’est que cela le prive d’être accessible au plus grand nombre, faisant que le public passe à côté d’une œuvre rigoureuse, qui aurait pu intéresser tant au niveau du fond que de la forme.
Mais le silence est trop pressant, le vide trop étouffant, le discours finalement trop absent. Nous sommes vite plongés dans un coma de l’esprit qui annihile toute tentative et toute envie de décryptage. Comme l’a dit Cornelio Wall Ferh, acteur mexicain jouant Johan, « pendant le tournage, je ne comprenais pas l’histoire », nous ne pouvons que reprendre les dires du comédien et les généraliser aussi… à la projection !
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