Au début du XVIème siècle, Lope de Vega, alors jeune soldat, revient à Madrid, ville en pleine construction. Il demande audience à Vellasquez, dont il admire les écrits, rédigeant lui-même certains poèmes. Engagé comme copiste, il se permettra de retoucher certaines pièces, s'attirant les foudres du maître...
« Lope » est l'un de ces films à la fois historique et romantique, un biopic de capes et d'épées, qui conte les amours de jeunesse de celui qui deviendra l'un des écrivains les plus prolifiques d'Espagne: Lope de Vega. Pour cela, les directeurs de casting ont choisi un jeune acteur aussi fougueux que son modèle, Alberto Ammann, qu'on découvre avec un certain plaisir, entre audace sans limites et inconscience de la jeunesse. Il incarne ici avec vitalité la légendaire des ibériques, doublée d'un certain penchant pour le romanesque.
Le scénario, sans réelle surprise cependant, relate les affres du jeune homme, qui a la mauvaise idée de mélanger désir et intérêt, ayant une liaison avec la fille de Vellasquez (Pilar López de Ayala, vénéneuse) et une noble, que courtise également un marquis, bien moins habile en vers. Mais plus que cette double histoire d'amoureux chevaleresque, ce sont les allusions à la création qui amusent. Ses moments d'inspiration sont assez bien rendus, par des successions de gros plans traduisant une certaine agitation, ponctués du regard malicieux de l'acteur. Les joutes verbales sont sympathiques (notamment la scène d'improvisation qui lui vaudra quelques ennemis) et l'auteur se fait peu à peu connaître, tel un moderne face aux classiques.
Bref, signé par le réalisateur de « The house of sand », Andrucha Waddington, « Lope » reste avant tout un divertissement mêlant poésie et aventure, principalement situé dans le milieu du théâtre (cela rappellerait presque « Shakespeare in love », la musique en moins). Un film agréable et romanesque, fougueux comme la jeunesse, et clairement à la gloire de cet auteur, Felix Lope de Vega, l'un des écrivains majeur du Siècle d'or espagnol, créateur de la comedia-nueva, à une époque où le théâtre s'ouvrait au peuple, et parait-il envié par Miguel de Cervantes. Rien que cela.
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