© UGC Distribution – Christophe Brachet
Lola, Benoît et Pierre forment une fratrie soudée, encore plus depuis la disparition de leurs parents. Mais ce n’est pas pour autant que les disputes se font rares. Bien au contraire, entre le nouveau petit-ami de la première, le troisième mariage du second et les problèmes professionnels du dernier, c’est même un joyeux bordel qui va animer la famille…
Après "Les Souvenirs", adapté de et écrit avec David Foenkinos, Jean-Paul Rouve retrouve l’auteur pour développer, cette fois-ci, une histoire originale, celle de deux frères et d’une sœur confrontés aux aléas de l’existence. Avec la même tendresse qui symbolise ses films, le comédien-réalisateur suit cette petite tribu en proie à des difficultés amoureuses et professionnelles sans jamais rechercher le spectaculaire ou le larmoyant. Comme à son habitude, celui qui prête ses traits au désormais culte Jeff Tuche s’intéresse dans son cinéma aux petites choses anodines de la vie quotidienne, des éléments terriblement banals qu’il transcende par une humanité sincère et un profond respect pour les petites gens.
Lola, Benoît et Pierre sont ainsi une fratrie classique, avec de l’amour et des heurts. La cadette enchaîne les galères amoureuses, et ce n’est pas son quotidien d’avocate spécialisée dans les divorces qui va lui redonner l’espoir. Jusqu’à ce que le beau Zoher débarque dans sa vie. Mais au même moment, Pierre perd son boulot et oublie le prénom de l’épouse de Benoît lors du discours de mariage. Forcément, les histoires de chacun vont rentrer en collision et provoquer quelques fracas, postulats à diverses situations cocasses. Si l’humour est bien présent, celui-ci s’efface grandement au profit d’une dramaturgie mélancolique pleinement maîtrisée. Indéniablement, Jean-Paul Rouve aime toujours amuser, parsemant son récit de quelques bons mots, mais ses velléités semblent désormais regarder ailleurs, vers une approche que Claude Sautet ne renierait pas.
Chronique douce-amère, "Lola et ses frères" alterne alors entre légèreté et gravité avec la précision d’un métronome. La thématique a beau avoir déjà été traitée maintes fois, la plupart des séquences être convenues et la plume pas toujours suffisamment aiguisée, le métrage n’en demeure pas moins terriblement poignant. Précisément parce que cette délicatesse, qui recouvre les pérégrinations des protagonistes, emporte tout sur son passage, les défauts comme les quelques errements scénaristiques (difficile de rendre aussi captivantes toutes les sous-intrigues). Et parmi les belles surprises, on peut également noter la performance toute en retenue de José Garcia, qui n’avait pas été aussi touchant depuis bien longtemps.
LA BANDE ANNONCE
Cinémas lyonnais
Cinémas du Rhône
Festivals lyonnais