affiche film

LITTLE HEROES

(Pequeños Héroes)


un film d'animation de Juan Pablo Buscarini

avec : les voix de Patricia Velasquez…

Il y a plus de deux cents ans, Arturo, Pilar et Tico, trois enfants courageux aux origines et aux passés différents, découvrent un incroyable secret : la clé pour aider Simón Bolívar à vaincre l'armée ennemie. Il est temps de lutter pour la liberté. Les troupes avancent impétueusement. Une grande amitié va naître. L'aventure sera épique, la bataille sera colossale…


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Photo film

Du didactisme pour neuneu

Le risque que le cinéma prend très souvent avec les bonnes intentions d’un projet, c’est de les voir se retourner illico presto contre ce dernier. En la matière, "Little Heroes" fait figure de cas d’école. Parmi les œuvres sélectionnés pour intégrer la section hors compétition du 41ème festival d’Annecy, ce film intriguait d’emblée pour sa fabrication (un dessin animé en provenance du Venezuela, voilà qui est plutôt rare !) et son sujet ample (la guerre menée par Simon Bolivar pour l’indépendance des nations d’Amérique du Sud). À l’arrivée, on peut dire que tout se résume dans cette phrase énoncée, à la fin du film, par Bolivar aux trois « petits héros » devenus des adultes responsables : « Vous apportez quelque chose d’indispensable : l’enseignement ». C’est évidemment là que ça coince : le didactisme, poison avéré au sein d’une narration cinématographique, est ici ce qui renvoie le film au relief peu enthousiasmant d’un programme pédagogique pour les écoles primaires, censé éclairer les jeunes générations sur l’histoire de la nation et l’importance de l’activisme politique. Ou comment un enjeu social fort devient là encore un enjeu de cinéma très faible.

Le récit ne donne même pas envie d’y croire : en simplifiant la plupart des événements de façon très schématique sur une durée bien trop courte (à peine 1h16 !) et en se bornant à des péripéties bancales auxquelles il est difficile de croire (trois gamins désarmés qui se la jouent "Mission Impossible" dans une hacienda aux allures de camp retranché : sérieux ?), "Little Heroes" montre vite ses limites et gaspille même toutes ses dernières cartouches dans un climax final proprement honteux, résumant la révolte de l’armée bolivarienne à trois coups d’épée lâchés dans une bataille de deux minutes chrono ! Sans parler du fait que l’animation, en l’état digne d’une 3D désastreuse à la mode Nickelodeon, ne rend pas justice à ces personnages : chacun d’eux donne l’impression de trottiner lourdement quand il court, conserve la même expression de visage dans la joie comme dans la tristesse, et réussit à susciter autant d’expression qu’une créature pixelisée au sein d’une cinématique Xbox. Pour le coup, on peut clairement parler de « honte nationale ». Ou d’un coup d’épée dans l’eau.

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