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D’après une histoire vraie. Inde, milieu des années 80, Saroo a 5 ans lorsqu’il s’endort dans un train en direction de Calcutta et se retrouve à 1600 kilomètres de son village. 20 ans plus tard, vivant désormais en Australie, il décide de retrouver son village et sa famille....
Dans le premier tiers du film, on suit le petit Saroo, perdu dans la tentaculaire Calcutta. Cette partie apparaît comme une photographie de la vie d’un orphelin en Inde avec ce qu’elle comporte de péripéties rarement joyeuses. Même si cet événement se déroule au milieu des années 80, le texte en fin de film nous rappelle que cette cruelle situation reste encore d’actualité.
C’est donc la question de qui nous sommes par le processus de recherche de nos origines qui intéresse le réalisateur. Le héros du film ne pourra se construire et avancer dans sa vie de jeune adulte qu’en ayant fait un retour aux racines perdues de son enfance. Le film – à travers les dialogues entre la mère, interprétée par Nicole Kidman, et Saroo, joué par Dev Patel – aborde aussi la thématique de la difficulté de former une famille unie quand les parents sont passés par l’adoption pour avoir des enfants. Saroo déclare d’ailleurs à sa mère adoptive qu’il a été accueilli dans ce foyer avec son passé et son histoire.
Le double problème du film concerne ses ellipses et sa réalisation. On passe, en effet, beaucoup de temps sur Saroo jeune jusqu’à son adoption et on bascule sur Saroo adulte cherchant le village de sa famille via Google Earth. Du coup, toute la construction de la relation entre lui et ses parents adoptifs n’est résumée que par une partie de cricket. Pour ce qui est de la mise en scène, d’autre part, elle ne comporte aucune envolée notable et ne nous transporte pas dans l’émotion que le scénario véhicule.
En revanche, le casting fait le job. Dev Patel reste touchant tout comme Nicole Kidman et Rooney Mara. Sunny Pawar, qui interprète le tout jeune Saroo, lui, passe une partie du film à courir tel un Forrest Gump miniature.
Au final, "Lion" est un long-métrage tire larmes, au scénario cousu de fil blanc, ne restant qu’une simple photographie de l’Inde et n’exploitant pas assez la problématique de l’adoption et le besoin de chercher ses racines pour les enfants adoptés. C’est le prototype de film conçu pour les Oscars dont on ne retient uniquement le fait qu’il soit tiré d’une histoire vraie. Dommage, le sujet était passionnant. Enfin, pour savoir pourquoi le long-métrage s’intitule "Lion", il vous faudra patienter jusqu'au générique de fin.
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