© Gaumont Distribution
Eddie Morra est un écrivain sur le déclin. Il a depuis longtemps dépensé l’avance sur son livre, mais n’a pas écrit un seul mot depuis belle lurette. Le syndrome de la page blanche, classique. De plus, Eddie n’a plus grand chose du jeune écrivain beau gosse qu’il était. Cheveu long, gras, les yeux cernés, il a de quoi sérieusement inquiéter sa petite amie, Lindy. (Mal)heureusement, il rencontre par hasard son ex beau-frère, qui lui propose la recette miracle : la pilule d’intelligence.
L’histoire de « Limitless » est plus ou moins basée sur ce qui pourrait être notre rêve à tous : savoir utiliser 100 % des capacités de notre cerveau, et réussir. Devenir invincible intellectuellement, et du même coup, physiquement. Le NZT est donc l’équivalent des stéroïdes pour le cerveau, une molécule qui permet d’extraire de chaque micro compartiment de sa mémoire tout ce qui a été vu, perçu, appris, mémorisé depuis l’enfance, puis oublié (mais pas vraiment), pour le réutiliser au bon moment. L’idée en soi est géniale.
Non seulement la pilule magique rend extrêmement intelligent et donne le sixième sens nécessaire pour lire les signes, anticiper, mais de plus elle fournit les capacités physiques adéquates. Eddie (Bradley Cooper, convaincant) devient ainsi un champion d’arts martiaux en se remémorant simplement les films de Bruce Lee vus pendant son adolescence. Il finit son livre en quelques jours, devient bilingue en Italien, etc. Le metteur en scène et le directeur photo se font plaisir, le film laisse rêveur…
Or « Limitless » prend une toute autre tournure, qui laisse le spectateur perplexe, lorsque Eddie abandonne sa carrière d’écrivain pour celle, plus lucrative, de trader. On croit alors se retrouver dans une nouvelle version de Wall Street (avec De Niro en magnat de la finance), avant de plonger dans une histoire de meurtre de jeune mannequin et de mafia russe, sans vraiment comprendre le pourquoi du comment.
À trop mélanger les genres, Neil Burger (« The Illusionnist ») perd le spectateur et son acteur principal, dans ce qui est pourtant une idée brillante (basée sur un roman d’Alan Glynn) et une mise en scène inventive. Dommage que Burger n’ait pas, à l’instar d’Eddie Morra, utilisé lui-même tout son potentiel…
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