Alors que son père lui dit qu'il ne lui reste plus longtemps à vivre, un homme voit soudain son fils prendre la voix de son ex-femme. Celle-ci lui dit qu'elle est venue récupérer l'arbre qu'ils ont planté lors de leur mariage, pour le déplacer...
Produit par Jia Zhang-Ke, ce petit film chinois vaut plus par ses aspects anthropologiques décrivant une communauté en voie de disparition, ou plutôt de dilution dans la Chine moderne, que par sa construction même. On reconnaît là la touche du producteur, fin observateur de l'évolution de son pays, coincé entre tradition et industrialisation ("Still Life", "Au delà des montagnes").
L'idée de disparition est clairement énoncée dès l'introduction, le père accompagnant un grand père fatigué dans un verger aux branches torturées. Si le rythme assomme quelque peu, le film intrigue cependant par son utilisation de couleurs éteintes (marron et gris), ses images choc représentant la vie rurale (l’étouffement d'une chèvre en direct, un couteau sur la trachée...), ses paraboles sur la vie et la mort (les parents en animaux...) ou sur l'exode rural. Un film doté d'une dose de paranormal pour mieux aborder l'aspiration des jeunes à rejoindre la ville, la perte progressive des cultures et la lutte impuissante contre les changements de modes de vie. Un phénomène contre lequel chacun lutte à sa manière, à l'image du mythe de Sisyphe, dont le film se fait la parabole.
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