© Agat Films & Cie
Au crépuscule de sa vie, Thérèse Clerc demande à Sébastien Lifshitz de filmer son quotidien entre souvenirs et réflexions sur sa mort prochaine…
Diffusion directe à la télévision le 27 septembre 2016 sur Canal Plus
En 2012, Sébastien Lifshitz posait son il de documentariste sur « Les invisibles » : ces hommes et ces femmes du troisième âge, dont les points commun étaient d’avoir assumé leur homosexualité à une époque où la société les rejetait. Parmi eux se trouvait Thérèse Clerc, une femme aux mille vies qui après avoir été mère au foyer dans la première partie de son existence, divorça de son mari dans les années 60 pour devenir une grande militante féministe.
Aujourd’hui Thérèse Clerc est décédée des suites d’une longue maladie. À l’annonce de sa mort prochaine, elle a demandé à Sébastien Lifshitz de rendre compte de ces derniers moments avec sa caméra. Une ultime occasion pour cette éternelle engagée de partager son témoignage, si douloureux soit-il. Pour le réalisateur, filmer les derniers instants d’une personne, alors devenue une amie fut sensiblement complexe. Le plus dur étant de respecter le bon équilibre pour capter les moments importants sans tomber dans un voyeurisme sordide.
Pudique et attentive, la caméra de Sébastien Lifshitz a su contourner ce piège en concentrant son discours sur le très riche passé de Thérèse, reléguant l’approche physique de la mort à une simple gestion du quotidien. Thérèse le dit elle même, elle est étonnée, savant sa fin proche, de ne penser qu’à des choses purement matérielles au lieu de gamberger sur des questions métaphysiques. Le film est l’occasion pour elle et pour ses proches de se remémorer les grands moments des nombreuses vies de cette féministe notoire.
L’approche la plus intéressantes, hormis la découverte des cette existence hors du commun, est la relation que cette femme entretient avec ses 4 enfants et aujourd’hui avec ses petits enfants. Suivant la vie que connaissait Thérèse à l’époque de leur naissance, chacun a eu une enfance différente. L’aîné a eu une éducation on ne peut plus classique au sein d’une famille catholique, alors que la petite dernière a grandi au sein d’une communauté bohème installée dans le grand appartement de Montreuil. Une approche presque testamentaire de la vie d’une femme qui, malgré son caractère bien trempé, peut se targuer d’avoir marqué son temps en concrétisant d’importants projets tels que la Maison des femmes et la Maison des Babayagas.
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